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Mauritanie/Sénégal : suspicions autour des surcoûts avancés par BP

Samedi 4 Mai 2024

La mise en œuvre du projet Grand Tortue/Ahmeyim (GTA) sera-t-elle le nouveau feuilleton commun entre la Mauritanie et le Sénégal ? Le démarrage de l’exploitation de l’énorme champ gazier évalué à 450 milliards de mètres cubes à la frontière maritime des deux pays n’a cessé d’être reporté, en raison notamment de la complexité des équipements installés et des recherches menées par la British Petroleum (BP pour en préciser le potentiel. Celle-ci se plaint en conséquence d’importants surcoûts… mais une newsletter aux réseaux d’informations très étendus, « AFRICA Intelligence », révèle de son côté l’existence de rapports contestant les dépenses revendiquées par la major britannique. Les gouvernements de Nouakchott et Dakar vont-ils coordonner leur action pour faire face à la firme ?


Les premières conclusions commandées par le gouvernement mauritanien (AI du 02/02/2024) sont tombées courant Avril et le rapport préliminaire est désormais sur le bureau de Nany ould Chrougha, ministre mauritanien du pétrole, de l’énergie et des mines. Réalisée par le cabinet tunisien d’experts-comptables de Samir Labidi, spécialiste des coûts pétroliers, cette étude « émet des réserves sur plusieurs centaines de millions de dollars de dépenses déclarées par le géant britannique des hydrocarbures sur le bloc C8, dans la partie mauritanienne du gisement. Le développement de ce dernier, la construction du FNLG (stockage du gaz avant liquéfaction) aurait coûté, d’après BP, deux fois plus cher que ce qui avait été prévu en 2018, lors de la décision finale d’investissement ». Le cabinet propose donc à l’État mauritanien de « refuser ces coûts, tant que l’opérateur n’aura pas communiqué suffisamment d’éléments pour les justifier ».
La même dynamique d’audit est annoncée à Dakar par la nouvelle équipe gouvernementale issue de l’élection présidentielle du 24 Mars 2024 qui a porté aux commandes du pays le président Bassirou Diomaye Faye. La simultanéité de ces lancements d’audits suggère que Nouakchott et Dakar entendraient se serrer les coudes pour éviter de se faire flouer par l’écran de fumée des surcoûts opportunément gonflés, via l’alibi des nombreux reports du démarrage de la production. Une attitude certainement appropriée face à une multinationale qui maîtrise toutes les techniques de négociation dans le domaine pointu du pétrole et du gaz…
Le nouveau président sénégalais était à Nouakchott le 19 Avril dernier pour sa première sortie hors du territoire national. Une visite de travail à l’issue de laquelle Nouakchott et Dakar ont annoncé une parfaite identité de vue sur toutes les questions abordées. Notons enfin que le cabinet Samir Labidi est une institution de référence très connue en Mauritanie. Il a notamment travaillé avec la Société Nationale Industrielle et Minière (SNIM), la Banque Centrale de Mauritanie (BCM) et la Société Mauritanienne des Hydrocarbures et du Patrimoine Minier (SMHPM).
 

Amadou Seck Seck






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Les vagues de l'affaire Madiambal Diagne

Le dossier de Madiambal Diagne, homme d’affaires, journaliste et propriétaire du Groupe Avenir Communication, arrivé en France le 24 septembre dernier, fait des vagues au pays.
Le journaliste, président honoraire de l’Union Internationale de la Presse Francophone, est sous le coup d’un mandat d’arrêt international, émis par le Pôle Judiciaire Financier, sur la base d’un rapport de la CENTIF, cellule anti blanchiment.
Un entretien avec Mr Diagne est à l’origine des arrestations de 2 journalistes, Maimouna NDour Faye, directrice 7 TV et Babacar Fall, RFM.

À l’arrivée et à l’intervention des gendarmes, aucun motif officiel ne nous a été communiqué. Les forces de l’ordre sont arrivées vers 22h30 et ont attendu le début de l’émission avant de se diriger, lourdement armées, vers la régie. Elles ont exigé l’arrêt immédiat de la diffusion, puis se sont acharnées sur les équipements en débranchant les câbles au hasard. Cette action a provoqué une coupure brutale du signal et l’interruption de la diffusion, sans la moindre notification ni explication. Nous avons dû faire appel à notre technicien maison pour tout remettre en ordre pour pouvoir continuer nos programmes. L’émission avait été enregistrée dans l’après-midi, afin de pouvoir retirer tout propos susceptible d’être jugé sensible, Maimouna ayant pris ses précautions.

Maimouna, qui se trouvait chez elle, est revenue à la chaîne après que je l’ai informée de l’arrivée des forces de l’ordre. Rien ne justifie clairement cette interpellation. Elle n’a opposé aucune résistance, mais a refusé l’insolence de certains gendarmes. Déjà rentrée chez elle après l’enregistrement, elle est revenue légèrement vêtue pour comprendre la situation, après mon appel. Pourtant, une gendarme s’est adressée à elle avec une agressivité manifeste, insistant sur la diffusion de l’entretien avec Madiambal Diagne. Maimouna a simplement répondu qu’elle dirigeait une chaîne, qu’elle assumait ses responsabilités et qu’elle gérait des emplois. C’est à ce moment que la gendarme, visiblement très virulente, a ordonné son arrestation.

Absolument rien ne justifiait cette action. Aucune mise en demeure, aucun document officiel, aucune décision administrative ne nous a été présentée. Tout s’est déroulé dans la précipitation, dans un climat de tension et d’intimidation. Il s’agit là d’une atteinte grave à la liberté de la presse et au droit à l’information.

C’était un choc. Voir des hommes armés envahir la régie, débrancher nos machines et s’en prendre à nos collègues a été extrêmement traumatisant. Nous avons ressenti peur, incompréhension et profonde injustice. Le plus révoltant, c’est que même l’avocat de Maimouna, Me Amadou Sall, a été empêché de la voir et soumis à un test d’alcoolémie injustifié. Ces événements montrent que, malgré le changement de régime, certaines pratiques d’abus de pouvoir et d’excès de zèle persistent dans le pays.

Même nos collègues ayant partagé les vidéos de la scène ont été sommés de les effacer immédiatement, et certains ont vu leur téléphone confisqué. L’un d’eux a été arrêté et se trouve encore en garde à vue avec Maimouna à la gendarmerie de Ouakam. Ils doivent être présentés au procureur.

Aujourd’hui, au petit matin, notre signal a de nouveau été coupé sur la TNT. Ce sort est désormais partagé avec la TFM, où l’un de leurs journalistes, Babacar Fall, a également diffusé un entretien avec Madiambal Diagne

29/10/2025