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Mauritanie/CEDEAO : mobilisation autour du projet BEST

Jeudi 23 Mai 2024

La Mauritanie et les pays partenaires de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), sont fortement mobilisés autour du projet Régional d’accès à l’électricité et à la Technologie de Stockage d’Énergie par Batterie (BEST), financé par la Banque Mondiale (BM), en vue de le rendre opérationnel rapidement.


C’est dans le cadre de cette volonté d’aller vers des résultats concrets, qu’une mission d’évaluation du BEST  séjourne en  Mauritanie du 20 au 24 mai 2024.

Ce projet « concerne la Mauritanie, le Niger,  le  Mali,  la Côte d’Ivoire et le Sénégal, pour un financement global de 465 millions de dollars de la Banque (BM), dont 90 millions de  Dollars  réservés à la Mauritanie , couvrant les localités du Trarza, du Brakna,  du Gorgol, de l’Assaba et du Guidimakha.

Son objectif global « est d’accroître l’accès des  populations à l’électricité et de contribuer à la stabilité et à un meilleur flux de l’énergie  dans le  Système Ouest Africain  de transport et  des Echanges  d’Energie (EEEOA).

La mission de supervision qui séjourne actuellement en Mauritanie, vise  vise à évaluer l’état d’avancement de la mise en œuvre du projet dans chaque pays, et au niveau  de la CEDEAO/URC, discuter des difficultés de mise en œuvre, convenir des mesures  d’atténuation nécessaires à l’accélération de la mise en œuvre du projet.



Les questions abordées  au cours de la présence de cette mission en Mauritanie, concernent les aspects  suivants  « techniques, passation des marchés, sauvegarde environnementale et sociale, gestion financière » explique une note conceptuelle remis à la presse.

Le lancement des activités de la mission  a eu lieu mercredi, dans un hôtel de la place.

Dans  une allocution prononcée pour la circonstance, Mr  Tall Ousmane, Directeur Général  de la société mère du Groupe  SOMELEC,  a décliné les priorités des autorités mauritaniennes en matière d’énergie , mais aussi les attentes par rapport au projet  régional ,  notamment « des résultats positifs permettant d’avancer  dans le processus de mise en œuvre du projet BEST, sur lequel nous fondons de grands espoirs dans le cadre des efforts en vue de la généralisation de l’accès à l’électricité ».

Une  perspective qui se dessine après la signature des contrats, les avances de démarrage et la fixation  d’un deadline de 18 mois pour la durée.

 Intervenant après le responsable de la holding SOMELEC,   Mr Dabiré Bayaornibe, Directeur de  l’Energie et des  Mines de la CEDEAO, a expliqué que « le Projet BEST constitue la deuxième phase d’une série de projets adossés à  un programme régional d’accès à l’électricité, qui est centre des priorités de l’organisation » et en droite avec les objectifs stratégiques des autorités mauritaniennes dans ce domaine.

Une priorité justifiée par le contexte d’une région «  qui affiche  seulement  56%  de taux d’accès à l’électricité. Ainsi, ce sont 180 millions de personnes, dont la majorité se trouve en milieu rural, qui sont privés d’électricité ».

L’énergie est une ressource transversale, dont la disponibilité conditionne  toutes les autres activités  économiques.

 



Amadou Seck Seck






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Barrières à l'Industrialisation en Mauritanie :

Un Enjeu structurel Critique.
La Mauritanie stagne dans son développement industriel malgré un potentiel riche en ressources naturelles et une position stratégique en Afrique de l'Ouest.
Les barrières structurelles majeures – financières, infrastructurelles, humaines et sectorielles – créent un cercle vicieux qui freine la diversification économique et l'emploi productif.

Mon analyse décortique ces obstacles persistants, en s'appuyant sur des analyses récentes, avant d'avancer un avis personnel sur les voies de sortie.
Barrières Financières et Économiques.
Le financement reste un goulet d'étranglement primordial pour les entreprises industrielles mauritaniennes.
 
Les banques commerciales exigent des garanties solides, souvent inaccessibles aux PME naissantes, limitant les prêts à des secteurs à faible risque comme le commerce.
 
 La fiscalité lourde, combinée à des coûts prohibitifs d'énergie et de matières premières importées, érode la compétitivité des produits locaux face aux importations bon marché d'Asie ou d'Europe.
 
 Résultat : l'industrie ne représente qu'une fraction marginale du PIB (moins de 15%), incapable de générer des chaînes de valeur durables.
 
Défis Infrastructurels et ÉnergétiquesLe déficit énergétique chronique constitue la plus visible entrave à l'expansion industrielle. Avec une capacité installée d'environ 600 MW – majoritairement thermique et intermittente –, le pays peine à alimenter des usines à grande échelle, provoquant des blackouts fréquents qui découragent les investisseurs.
 
 Les infrastructures routières défaillantes, les ports sous-équipés (comme Nouakchott) et l'absence de zones industrielles modernes amplifient les coûts logistiques, rendant l'enclavement des régions intérieures (comme le Hodh ou le Trarza) un frein majeur à l'agro-industrie.
 
 Sans corridors fiables, les matières premières agricoles périssent avant transformation.
Contraintes Humaines et Institutionnelles.
Les ressources humaines manquent cruellement de qualifications industrielles : taux d'analphabétisme élevé (près de 40%) et formation professionnelle limitée à quelques écoles techniques, loin des besoins en maintenance, soudure ou automatisation.
 
 L'écosystème d'appui est embryonnaire – incubateurs rares, R&D quasi inexistante –, aggravé par une concurrence importatrice non régulée et l'absence de politiques protectionnistes sélectives pour favoriser les liens interindustriels.
 
 Les chaînes de valeur locales restent virtuelles, avec exportation brute de minerais sans transformation en amont ou aval.
Dépendance sectorielle et Vulnérabilités Externes.
 
L'économie repose sur les mines (fer, or, cuivre) et les hydrocarbures émergents (gaz de GTA), contribuant à plus de 30% du PIB et 80% des exportations, au détriment d'une diversification industrielle.
 Cette mono-dépendance expose le pays aux chocs des prix mondiaux et aux effets climatiques sur l'agriculture (sécheresses récurrentes).
Les IDE se concentrent sur l'extractif, négligeant l'industrie transformative comme la pêche ou l'élevage, pourtant sources de 20% des opportunités d'emploi.
 
Mon analyse et avis Personnel : Vers une Industrialisation Résiliente.
 
Ces barrières ne sont pas insurmontables, mais exigent une rupture stratégique. Personnellement, je considère le déficit énergétique comme le pivot : investir massivement dans le solaire et l'hydrogène vert (potentiel de 10 GW) pourrait non seulement résoudre l'alimentation industrielle, mais créer un secteur exportateur compétitif, à l'image du Maroc ou de la Namibie.
 
 Prioriser des zones économiques spéciales (ZES) interconnectées, avec exonérations fiscales ciblées et partenariats public-privé (comme avec la Chine ou l'UA), permettrait d'attirer des ancrages industriels (cimenteries, agro-usines).
 Sur le plan humain, un "pacte national pour la compétence industrielle" – formation duale massive via TVET et universités – est impératif, financé par 1% des royalties minières.
 
Enfin, pour briser la dépendance, imposer une transformation locale minimale des minerais (via incitations) et protéger les industries naissantes 5-10 ans contre les importations dumping.
Sans ces réformes audacieuses, la Mauritanie risque de rester un "exportateur de pauvreté", comme tant de pays riches en ressources.
 
L'opportunité gazière de 2026-2030 est la fenêtre : saisir la pour une industrialisation inclusive, ou la rater pour une stagnation chronique.
Abdoulaziz DEME
Analyste politique et économique
Paris Le 21 décembre 2025
 

23/12/2025