Menu

Présidentielle 2024 : Kane Hamidine Moctar dans les starting-blocks

Jeudi 29 Février 2024

Kane Hamidine Moctar, docteur en économie et intelligence économique, originaire du Trarza (Tekane), qui a fait carrière dans la diaspora, a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle de juin 2024, mercredi après midi, au cours d’une conférence de presse organisée dans un réceptif hôtelier de Nouakchott.


L’événement s’est déroulé devant une importante  assistance, au sein de laquelle on notait une forte présence féminine.
Devant la presse, Mr Kane a exposé « sa vision globale de la Mauritanie de demain » tout en se positionnant « au  dessus des chapelles » dans la dynamique «d’un pays qui va assumer pleinement le statut et  toute la richesse d’une appartenance à 2 mondes ».
Le candidat a abordé plusieurs axes de son programme portant sur la cohésion et l’unité nationale : le règlement du passif humanitaire en 6 mois, dans le cadre d’une démarche consensuelle  s’inspirant de ce qui a été fait  ailleurs : Maroc, Rwanda, Afrique du Sud. L’enseignement des langues nationales et leur usage dans l’administration.  Une réflexion sur les meilleurs moyens de réparer les graves préjudices causes par la pratique séculaire  de l’esclavage, la lutte contre la mauvaise gouvernance, la gabegie et la corruption, pour permettre aux 5 millions de mauritaniens, dont l’écrasante majorité est accablée par la misère, de profiter pleinement des immenses richesses naturelles du pays ».
Ce programme propose également des solutions pour l’épineuse question du foncier agricole, de multiples mesures sociales en faveur des couches les plus vulnérables « une stratégie pour la réorganisation du secteur de la pêche, une politique  en faveur de l’industrie, la création d’une agence spatiale, une action soutenue pour la mobilisation des ressources internes et celles apportées par les partenaires internationaux ».
Dans ses échanges avec la presse, Hamidou Moctar Kane a également abordé le contexte sécuritaire sous régional, dominé par l’expansion du terrorisme dans le Sahel.
 Hamidine Moctar Kane est né en 1955, à Saint-Louis.
Avec un diplôme de master en gestion industrielle et un doctorat en économie industrielle, il a fait  un court passage au Ministère de l’Artisanat et de la Condition Féminine, avant de s’installer  à l’étranger, pour enseigner la stratégie des multinationales en cycle supérieur.
Le candidat HMK  est présenté comme « un fervent défenseur des intérêts mauritaniens à l’international ».     
 






Amadou Seck Seck






Chapions League Afrique mini foot : FC Barkéol proche d’un sacre historique

04/10/2025

AG de la FFRIM et mutation en congrès

12/06/2025

La FFRIM nomme M. Aritz López Garai à la tête de la sélection nationale “A” de Mauritanie (Communiqué)

17/01/2025

Litige financier avec le PSG : Mbappé passe à la vitesse supérieure

21/08/2024

Angleterre: Phil Foden élu "Joueur de l'année" par ses pairs

21/08/2024

À l’origine d’une campagne chauvine…

11/06/2024

Mondial 2030 : La finale se jouera au Maroc ou en Espagne

20/03/2024

RD Congo/Mauritanie: 2-0

16/11/2023

Ballon d'Or 2023 : Et de huit pour Lionel Messi

31/10/2023

Ballon d'Or : Emiliano Martinez remporte le Trophée Yachine 2023 du meilleur gardien

31/10/2023

Flux RSS



Inscription à la newsletter

Barrières à l'Industrialisation en Mauritanie :

Un Enjeu structurel Critique.
La Mauritanie stagne dans son développement industriel malgré un potentiel riche en ressources naturelles et une position stratégique en Afrique de l'Ouest.
Les barrières structurelles majeures – financières, infrastructurelles, humaines et sectorielles – créent un cercle vicieux qui freine la diversification économique et l'emploi productif.

Mon analyse décortique ces obstacles persistants, en s'appuyant sur des analyses récentes, avant d'avancer un avis personnel sur les voies de sortie.
Barrières Financières et Économiques.
Le financement reste un goulet d'étranglement primordial pour les entreprises industrielles mauritaniennes.
 
Les banques commerciales exigent des garanties solides, souvent inaccessibles aux PME naissantes, limitant les prêts à des secteurs à faible risque comme le commerce.
 
 La fiscalité lourde, combinée à des coûts prohibitifs d'énergie et de matières premières importées, érode la compétitivité des produits locaux face aux importations bon marché d'Asie ou d'Europe.
 
 Résultat : l'industrie ne représente qu'une fraction marginale du PIB (moins de 15%), incapable de générer des chaînes de valeur durables.
 
Défis Infrastructurels et ÉnergétiquesLe déficit énergétique chronique constitue la plus visible entrave à l'expansion industrielle. Avec une capacité installée d'environ 600 MW – majoritairement thermique et intermittente –, le pays peine à alimenter des usines à grande échelle, provoquant des blackouts fréquents qui découragent les investisseurs.
 
 Les infrastructures routières défaillantes, les ports sous-équipés (comme Nouakchott) et l'absence de zones industrielles modernes amplifient les coûts logistiques, rendant l'enclavement des régions intérieures (comme le Hodh ou le Trarza) un frein majeur à l'agro-industrie.
 
 Sans corridors fiables, les matières premières agricoles périssent avant transformation.
Contraintes Humaines et Institutionnelles.
Les ressources humaines manquent cruellement de qualifications industrielles : taux d'analphabétisme élevé (près de 40%) et formation professionnelle limitée à quelques écoles techniques, loin des besoins en maintenance, soudure ou automatisation.
 
 L'écosystème d'appui est embryonnaire – incubateurs rares, R&D quasi inexistante –, aggravé par une concurrence importatrice non régulée et l'absence de politiques protectionnistes sélectives pour favoriser les liens interindustriels.
 
 Les chaînes de valeur locales restent virtuelles, avec exportation brute de minerais sans transformation en amont ou aval.
Dépendance sectorielle et Vulnérabilités Externes.
 
L'économie repose sur les mines (fer, or, cuivre) et les hydrocarbures émergents (gaz de GTA), contribuant à plus de 30% du PIB et 80% des exportations, au détriment d'une diversification industrielle.
 Cette mono-dépendance expose le pays aux chocs des prix mondiaux et aux effets climatiques sur l'agriculture (sécheresses récurrentes).
Les IDE se concentrent sur l'extractif, négligeant l'industrie transformative comme la pêche ou l'élevage, pourtant sources de 20% des opportunités d'emploi.
 
Mon analyse et avis Personnel : Vers une Industrialisation Résiliente.
 
Ces barrières ne sont pas insurmontables, mais exigent une rupture stratégique. Personnellement, je considère le déficit énergétique comme le pivot : investir massivement dans le solaire et l'hydrogène vert (potentiel de 10 GW) pourrait non seulement résoudre l'alimentation industrielle, mais créer un secteur exportateur compétitif, à l'image du Maroc ou de la Namibie.
 
 Prioriser des zones économiques spéciales (ZES) interconnectées, avec exonérations fiscales ciblées et partenariats public-privé (comme avec la Chine ou l'UA), permettrait d'attirer des ancrages industriels (cimenteries, agro-usines).
 Sur le plan humain, un "pacte national pour la compétence industrielle" – formation duale massive via TVET et universités – est impératif, financé par 1% des royalties minières.
 
Enfin, pour briser la dépendance, imposer une transformation locale minimale des minerais (via incitations) et protéger les industries naissantes 5-10 ans contre les importations dumping.
Sans ces réformes audacieuses, la Mauritanie risque de rester un "exportateur de pauvreté", comme tant de pays riches en ressources.
 
L'opportunité gazière de 2026-2030 est la fenêtre : saisir la pour une industrialisation inclusive, ou la rater pour une stagnation chronique.
Abdoulaziz DEME
Analyste politique et économique
Paris Le 21 décembre 2025
 

23/12/2025