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Nouakchott et Dakar annoncent l’ouverture du premier puits du projet GTA

Mercredi 1 Janvier 2025

Après plusieurs retards imputables à divers facteurs et des surcouts contestés par les états, le projet gazier transfrontalier maritime, Grand Tortue/Ahmeyim (GTA), commun à la Mauritanie et au Sénégal, a franchi une étape capitale, ce mardi 31 décembre 2024, avec l’ouverture officielle du premier puits de gaz.


   Une opération réalisée  avec succès, selon  un communiqué de presse  signé  des  gouvernements, de la Société Mauritanienne des Hydrocarbures et du Patrimoine Minier (SMHPM) et de PETROSEN.
« Cette étape  importante, marque un grand pas dans l’aboutissement du projet GTA et consolide le partenariat exemplaire existant entre la Mauritanie et le Sénégal, désormais destiné à jouer un rôle dans l’industrie énergétique régionale » précise le document.
Le projet GTA est développé  à travers un partenariat impliquant  la SMH, PETROSEN, BP et Kosmos Energy.
Ce site transfrontalier  maritime,  entre la Mauritanie et le Sénégal« représente une des plus grandes découvertes gazières en eaux profondes de la région, porté par une coopération exemplaire entre les 2 nations et témoigne de l’engagement à exploiter de manière durable, les ressources naturelles au bénéfice des populations et des économies des 2 pays ».
En fait, l’ouverture officielle du premier puits de GTA représente « le couronnement des opérations techniques et ouvre la voie au démarrage de la commercialisation du gaz prévu très prochainement » ajoute le communiqué.
Birame Souley Diop, ministre de l’énergie, du pétrole et des mines du Sénégal, estime que l’ouverture du premier puits de gaz de GTA « est une étape historique pour le Sénégal. Elle traduit notre vision commune avec la Mauritanie, de faire du projet GTA un modèle de collaboration énergétique réussi ».
Mohamed ould Khaled, ministre mauritanien de l’énergie et du pétrole, salue « un partenariat exemplaire avec le Sénégal, qui démontre la capacité de nos pays à atteindre ensemble, des objectifs ambitieux et durables. L’avenir énergétique de notre région s’annonce prometteur ».
Avec un investissement de plusieurs milliards de dollars, le projet GTA devrait produire environ 2,5 millions de tonnes de Gaz Naturel  Liquéfié (GNL) par an.
              
 Synthèse  Amadou Seck
 






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Barrières à l'Industrialisation en Mauritanie :

Un Enjeu structurel Critique.
La Mauritanie stagne dans son développement industriel malgré un potentiel riche en ressources naturelles et une position stratégique en Afrique de l'Ouest.
Les barrières structurelles majeures – financières, infrastructurelles, humaines et sectorielles – créent un cercle vicieux qui freine la diversification économique et l'emploi productif.

Mon analyse décortique ces obstacles persistants, en s'appuyant sur des analyses récentes, avant d'avancer un avis personnel sur les voies de sortie.
Barrières Financières et Économiques.
Le financement reste un goulet d'étranglement primordial pour les entreprises industrielles mauritaniennes.
 
Les banques commerciales exigent des garanties solides, souvent inaccessibles aux PME naissantes, limitant les prêts à des secteurs à faible risque comme le commerce.
 
 La fiscalité lourde, combinée à des coûts prohibitifs d'énergie et de matières premières importées, érode la compétitivité des produits locaux face aux importations bon marché d'Asie ou d'Europe.
 
 Résultat : l'industrie ne représente qu'une fraction marginale du PIB (moins de 15%), incapable de générer des chaînes de valeur durables.
 
Défis Infrastructurels et ÉnergétiquesLe déficit énergétique chronique constitue la plus visible entrave à l'expansion industrielle. Avec une capacité installée d'environ 600 MW – majoritairement thermique et intermittente –, le pays peine à alimenter des usines à grande échelle, provoquant des blackouts fréquents qui découragent les investisseurs.
 
 Les infrastructures routières défaillantes, les ports sous-équipés (comme Nouakchott) et l'absence de zones industrielles modernes amplifient les coûts logistiques, rendant l'enclavement des régions intérieures (comme le Hodh ou le Trarza) un frein majeur à l'agro-industrie.
 
 Sans corridors fiables, les matières premières agricoles périssent avant transformation.
Contraintes Humaines et Institutionnelles.
Les ressources humaines manquent cruellement de qualifications industrielles : taux d'analphabétisme élevé (près de 40%) et formation professionnelle limitée à quelques écoles techniques, loin des besoins en maintenance, soudure ou automatisation.
 
 L'écosystème d'appui est embryonnaire – incubateurs rares, R&D quasi inexistante –, aggravé par une concurrence importatrice non régulée et l'absence de politiques protectionnistes sélectives pour favoriser les liens interindustriels.
 
 Les chaînes de valeur locales restent virtuelles, avec exportation brute de minerais sans transformation en amont ou aval.
Dépendance sectorielle et Vulnérabilités Externes.
 
L'économie repose sur les mines (fer, or, cuivre) et les hydrocarbures émergents (gaz de GTA), contribuant à plus de 30% du PIB et 80% des exportations, au détriment d'une diversification industrielle.
 Cette mono-dépendance expose le pays aux chocs des prix mondiaux et aux effets climatiques sur l'agriculture (sécheresses récurrentes).
Les IDE se concentrent sur l'extractif, négligeant l'industrie transformative comme la pêche ou l'élevage, pourtant sources de 20% des opportunités d'emploi.
 
Mon analyse et avis Personnel : Vers une Industrialisation Résiliente.
 
Ces barrières ne sont pas insurmontables, mais exigent une rupture stratégique. Personnellement, je considère le déficit énergétique comme le pivot : investir massivement dans le solaire et l'hydrogène vert (potentiel de 10 GW) pourrait non seulement résoudre l'alimentation industrielle, mais créer un secteur exportateur compétitif, à l'image du Maroc ou de la Namibie.
 
 Prioriser des zones économiques spéciales (ZES) interconnectées, avec exonérations fiscales ciblées et partenariats public-privé (comme avec la Chine ou l'UA), permettrait d'attirer des ancrages industriels (cimenteries, agro-usines).
 Sur le plan humain, un "pacte national pour la compétence industrielle" – formation duale massive via TVET et universités – est impératif, financé par 1% des royalties minières.
 
Enfin, pour briser la dépendance, imposer une transformation locale minimale des minerais (via incitations) et protéger les industries naissantes 5-10 ans contre les importations dumping.
Sans ces réformes audacieuses, la Mauritanie risque de rester un "exportateur de pauvreté", comme tant de pays riches en ressources.
 
L'opportunité gazière de 2026-2030 est la fenêtre : saisir la pour une industrialisation inclusive, ou la rater pour une stagnation chronique.
Abdoulaziz DEME
Analyste politique et économique
Paris Le 21 décembre 2025
 

23/12/2025