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Mauritanie/Sénégal : Voici les raisons du regard de Diomaye vers le Nord

Vendredi 19 Avril 2024

Elu suivant un timing d’extrême justesse, le 24 mars, c'est-à-dire quelques jours avant l’expiration du mandat de son prédécesseur, Macky Sall, et entré en fonction le 02 avril 2024, le nouveau chef de l’Etat sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, était à Nouakchott le jeudi, pour son premier voyage hors du territoire national, sans trainer les pas.


Un choix pied au plancher, qui ne doit rien au hasard. Une option diplomatique stratégique

Les 2 états de  Mauritanie et du  Sénégal, abritent le même peuple, selon la célèbre  formule de l’ancien président sénégalais, maitre Abdoulaye Wade. Il s’agit de deux (2) nations  avec des relations séculaires tissées par la géographie, l’histoire, le sang, la culture, la religion… Des liens indéfectibles, désormais cimentés par un nouveau challenge d’un intérêt économique capital,  le partage du  gaz du champ Grand Tortue/Ahmeyim (GTA) à cheval sur la frontière maritime.
   Les réserves du site GTA, évaluées à 450 milliards de mètres cubes de gaz, seront exploitées dans le cadre d’une formule de partage inédite, montée entre Nouakchott et Dakar,  en partenariat avec les compagnies BP et Kosmos.
Le démarrage de la production de ce projet est attendu dans le second trimestre de l’année 2024, après une série de faux départs. Des reports qui ont eu une incidence négative  sur les coûts, forcément revus à la hausse. Une situation imprévue, imposant  un nouvel audit.
Cette question a été largement abordée au cours de la visite du président sénégalais, dont l’importance de la  délégation qui  l’accompagnait à Nouakchott, constitue un indice par rapport aux  enjeux liés aux questions abordées.
 


Au-delà du file rouge du gaz, il y a la question historique liée à la nécessité de l’intégration sous régionale et continentale.

 Un enjeu qui renvoie au  projet d’érection  d’un pont  sur le fleuve Sénégal, au  point de  passage frontalier de Rosso. Une infrastructure destinée  à  booster les échanges commerciaux  entre Nouakchott et Dakar, et au-delà donner un élan décisif à l’intégration entre les Communautés Economiques Régionales (CER) que sont l’Union du Maghreb Arabe (UMA) au Nord, et l’espace de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Dans le domaine de l’intégration, on peut rappeler que l’organisati0on ouest africaine  dispose d’une large  avance sur sa voisine du Nord, minée par des querelles de leadership, en dépit des soubresauts nés des changements
anticonstitutionnels sous la poussée de l’expansion  du terrorisme au Sahel, notés  ces dernières années. 
Parmi les multiples enjeux de la coopération entre le Sénégal et la Mauritanie, il y aussi  la vieille « complicité » à l’origine de la réussite de l’Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Sénégal (OMVS), une institution dont le Mali et la Guinée sont les deux (2) autres pays  membres, reconnue comme un parfait  exemple  de coopération,  pour le partage des ressources d’un cours d’eau traversant plusieurs états.
Les entretiens Ghazouani et  Faye  ont aussi permis d’aborder la question cruciale de la coopération dans le domaine de la pêche et son impact social.
En effet,  la Mauritanie ouvre le droit de pêche dans ses eaux maritimes,  aux artisanaux de Saint-Louis, pour un total de  500 licences, avec un prix préférentiel et des concessions portant sur les pélagiques.
Les présidents mauritanien et sénégalais ont également échangé sur le problème de l’expansion du terrorisme dans le Sahel, dont l’une des conséquences est la multiplication des coups d’état militaires et 3 défections au sein de la CEDEAO. Mohamed Cheikh El Ghazouani assure la présidence en exercice de l’Union Africaine (UA).
 
       Satisfaction du président sénégalais
Le président Bassirou Diomaye Faye a exprimé sa satisfaction au terme de cette visite « je tiens à adresser mes remerciements à mon frère, SEM, Mohamed Cheikh El Ghazouani .président de la République sœur de Mauritanie, et au peuple mauritanien, pour l’accueil chaleureux et toutes les marques d’attention qui m’ont été réservées, ainsi qu’à ma délégation.
Nos entretiens  emprunts de cordialité et marqués par une large convergence de vue, traduisent un renforcement des liens historiques de bon voisinage, d’amitié fraternelle et de coopération confiante, qui unissent les 2 états »
A signaler qu’à  l’issue de cette visite, aucune signature d’accord n’a été rendue publique.
Toutefois, les entretiens entre les 2 chefs d’états, élargis aux délégations, annoncent de bonnes perspectives d’entente sur tous les plans. Une entente vitale pour Dakar et Nouakchott face aux partenaires dans le projet GTA.
 

Amadou Seck Seck






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Investi président de la BAD : défis et enjeux pour Sidi ould Tah

Elu président de la Banque Africaine de Développement (BAD), au troisième tour de scrutin, avec 76,18% des voix fin mai, l’économiste mauritanien, Sidi ould Tah, a été investi dans ses nouvelles fonctions ce lundi 01 septembre, au cours d’une cérémonie solennelle organisée dans le plus grand réceptif hôtelier de la capitale économique ivoirienne.

Un événement qui s’est déroulé en présence de plusieurs chefs d’états africains parmi lesquels Mohamed Cheikh El Ghazouani , tout le gotha de la finance, des affaires du continent et du monde.
Aussitôt investi, le nouveau patron de la BAD a proclamé sa détermination à agir en faveur « de la construction d’une Afrique robuste et prospère » malgré un contexte marqué par de nombreux défis, qui indiquent clairement les enjeux aux quels doit faire face la Banque Africaine de Développement (BAD) au cours des 5 prochaines années.
Le nouveau président de l’institution financière panafricaine « prend l’engagement de travailler dans un esprit de concertation et de collégialité, afin de poursuivre la mission qui nous unit : bâtir une Afrique robuste et prospère ».
 

Défection américaine et poids de la dette

Sur le » front »  depuis plusieurs années, entre responsabilités gouvernementales et direction de la Banque Arabe pour le Développement Economique  de l’Afrique (BADEA), le nouveau super banquier africain,  est parfaitement conscient des défis et enjeux « réduction de l’aide internationale au développement, poids de la dette et impact négatif du changement climatique ».
En effet, Sidi ould Tah prend les commandes BAD, dans un contexte compliqué  de retrait des ressources américaines du Fonds Africain de Développement (FAD), le guichet concessionnel de l’institution financière panafricaine.
 Un gap de 427 millions de dollars, qui renvoie au redoutable défi des financements alternatifs.
Un enjeu capital restitué à travers ce passage du discours du nouveau président de la BAD « l’Afrique nous regarde, la jeunesse nous attend, le temps est à l’action».
Ainsi,  au cours de ce mandat de 5 ans, la BAD doit faire face au problème de la recapitalisation, sous la poussée vertigineuse des demandes de financements, dans un contexte de baisse de l’aide publique.
La question vitale de la transformation de l’institution, pour plus d’efficacité et une adaptation aux besoins  des pays africains.
Le financement du développement à travers une plus grande mobilisation des ressources. Un défi qui établit une jonction parfaite avec la nécessité de recapitalisation.
Plus d’indépendance stratégique et soutien au secteur privé, véritable moteur de la croissance et de l’emploi, figurent également au rang des défis de la nouvelle administration de la Banque Africaine de Développement(BAD).
Sidi ould Tah est un économiste  mauritanien, natif de la région du Trarza (Sud/Ouest), âgé de 61 ans. Formé à l’université de Nouakchott et en France, il a été ministre de l’économie et Directeur Général de la Banque Arabe pour le Développement Economique  de l’Afrique (BADEA), pendant une décennie.
Fondée en 1964, la BAD, l’une des grandes banques multilatérales de développement,  compte 81 pays membres, dont 54 africains.
Le capital de l’institution est passé de 93 à 318 milliards de dollars sous la présidence du Nigérian AkiwumiAdesina, avec une notation  AAA.
Les ressources de la BAD, qui finance de nombreuses infrastructures sur le continent,  proviennent des  états membres, des emprunts effectués  sur les marchés internationaux, des remboursements et revenus des prêts.
 

Amadou Seck Seck
01/09/2025