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Discours de son excellence Monsieur le ministre de la Culture, des arts, de la communication et des relations avec le parlement devant les ministres de la Culture de G7

Samedi 21 Septembre 2024

- Excellence Monsieur Alessandro Giuli , Ministre de la Culture de la République Italienne,
- Excellence Mesdames, Messieurs les Ministres de la Culture du G7,
- Mesdames, Messieurs les responsables et représentants des institutions culturelles internationales,
- Honorable présence,

C’est avec un profond respect et une grande reconnaissance que je prends la parole aujourd’hui, en ce lieu de dialogue et de coopération, pour saluer l’engagement indéfectible du G7 dans la valorisation du patrimoine culturel mondial.

Votre détermination à faire de la culture un levier de développement durable et un instrument de rapprochement entre les peuples inspire non seulement admiration, mais également espoir.
Ensemble, nous réaffirmons que la culture, loin d’être une simple relique du passé, est la fondation même de notre avenir commun, un pilier de paix et de prospérité partagée.

- Excellences,
- Mesdames, Messieurs,
La conservation du patrimoine culturel, notamment en Afrique, est aujourd'hui confrontée à des défis sans précédent. Qu'il s'agisse de conflits armés, de catastrophes naturelles, de dégradations liées au changement climatique ou d’actions humaines négligentes, ces menaces fragilisent des trésors uniques, témoins de l'histoire et de l'identité de nos peuples.

C'est dans ce contexte que l'Afrique, riche de sa diversité et de son héritage millénaire, est en première ligne pour protéger ce patrimoine inestimable.

Dans ce cadre, je souhaite saisir l'occasion pour lancer un appel fort au nom de l’Union Africaine, dont la présidence est assurée par mon pays, un appel fort pour l'élaboration de dispositifs concrets visant à renforcer la protection et la préservation du patrimoine africain.

Face aux menaces croissantes, il est impératif que la communauté internationale, à travers une coopération accrue avec l, prenne ses responsabilités et s'engage à promouvoir cet héritage culturel exceptionnel.
Des exemples significatifs sont les Villes anciennes de Tombouctou au Mali, les Ruines de Kilwa Kisiwani en Tanzanie, et le Parc national des Virunga en République démocratique du Congo, qui font face à des défis majeurs.

En Mauritanie, sous l'impulsion de Son Excellence Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, Président de la République, Président en exercice de l'Union Africaine, nous avons fait de la préservation du patrimoine un axe central du programme présidentiel. Ce programme ambitieux vise à promouvoir notre patrimoine culturel, à la fois comme un vecteur de fierté nationale et comme une contribution au rayonnement international. À cet effet, des efforts significatifs ont été entrepris pour renforcer la protection des quatre cités historiques classées au patrimoine mondial de l'humanité : Ouadane, Chinguetti, Tichitt, et Oualata, qui incarnent l'âme et l'histoire de notre pays. En parallèle, le Parc National du Banc d'Arguin, site naturel d'une importance écologique mondiale, fait l'objet d'une attention particulière dans nos efforts de conservation.

En outre, la Mahadra, cette institution religieuse mauritanienne au style unique, a été inscrite sur la liste du patrimoine mondial, soulignant ainsi son rôle central dans la transmission des savoirs et des traditions.

De plus, la Mauritanie continue de s'investir dans la préservation de sites historiques d'une importance majeure, tels que Aoudaghost, Koumbi Saleh, autrefois capitale de l'Empire du Ghana, et le Guelb Richatt, plus connu sous le nom d'Œil de l'Afrique, un site exceptionnel sur les plans géologique et culturel.

- Excellence Mesdames, Messieurs les Ministres,
- Mesdames et Messieurs,
Les thèmes que nous abordons aujourd'hui sont d'une pertinence particulière, à une époque où les défis mondiaux se multiplient. La sauvegarde du patrimoine culturel est indissociable des enjeux environnementaux et sociaux. Il est crucial d’en faire un vecteur pour sensibiliser les générations futures à la protection de l'environnement, tout en permettant aux communautés locales de jouer un rôle actif dans la préservation de leur histoire et de leur identité.

Il est également essentiel de reconnaître que, malgré son rôle clé dans la cohésion sociale et le développement durable, la culture ne bénéficie pas toujours de l'attention qu'elle mérite dans les discussions internationales. Bien que les Objectifs de Développement Durable (ODD) traitent de nombreux aspects essentiels de nos sociétés, la culture y reste sous-représentée. Pourtant, elle est un facteur transversal, essentiel à la création de sociétés inclusives, résilientes et durables. Il nous incombe donc, en tant que gardiens du patrimoine de nos nations, de veiller à ce que la culture soit pleinement intégrée aux discussions sur l'avenir de notre planète.

De même, la coopération internationale en matière de patrimoine est cruciale. Nos efforts doivent aller au-delà de la protection des monuments et des objets matériels ; il s'agit également de créer des ponts solides entre les nations, pour échanger savoirs, technologies et expertises. Cette coopération prend d'autant plus d'importance dans les périodes de crise, où le patrimoine culturel est menacé par des conflits ou des catastrophes.

- Excellences,
- Mesdames, Messieurs,

Un autre volet essentiel de notre discussion est la valorisation du patrimoine immatériel. Ce patrimoine vivant, composé de traditions, de langues et de savoir-faire ancestraux, est un pilier de la cohésion sociale. Il est de notre devoir de veiller à ce que ces pratiques soient préservées et transmises aux générations futures, en leur accordant une place de choix dans nos stratégies nationales et internationales.

Enfin, je voudrais réitérer l'importance capitale de la reconnaissance et de la promotion du patrimoine africain, souvent sous-estimé. Ce patrimoine mérite de figurer au premier plan des initiatives mondiales. L'Afrique, à travers ses cultures et ses traditions, a tant à offrir au monde. Pour ce faire, il est essentiel de soutenir les industries culturelles et créatives africaines, en encourageant la diffusion des œuvres et des savoirs issus de notre continent.

Mesdames, Messieurs,

En regardant vers l'avenir, les perspectives de collaboration en matière de culture s'avèrent particulièrement prometteuses. Les engagements pris lors des précédentes réunions, tels que la Déclaration de Florence, illustrent clairement que la culture peut et doit jouer un rôle central dans la diplomatie, la protection du patrimoine et la promotion de la paix. Dans ce cadre, la Mauritanie, consciente des responsabilités qu'elle assume au niveau continental, réitère son engagement à continuer à promouvoir ce patrimoine en collaboration étroite avec ses partenaires. Ensemble, nous devons faire de la culture non seulement un vecteur de développement, mais aussi un puissant instrument de paix, de compréhension mutuelle et de prospérité partagée.

Je vous remercie de votre attention

Discours de son excellence Monsieur le ministre de la Culture, des arts, de la communication et des relations avec le parlement devant les ministres de la Culture de G7






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Barrières à l'Industrialisation en Mauritanie :

Un Enjeu structurel Critique.
La Mauritanie stagne dans son développement industriel malgré un potentiel riche en ressources naturelles et une position stratégique en Afrique de l'Ouest.
Les barrières structurelles majeures – financières, infrastructurelles, humaines et sectorielles – créent un cercle vicieux qui freine la diversification économique et l'emploi productif.

Mon analyse décortique ces obstacles persistants, en s'appuyant sur des analyses récentes, avant d'avancer un avis personnel sur les voies de sortie.
Barrières Financières et Économiques.
Le financement reste un goulet d'étranglement primordial pour les entreprises industrielles mauritaniennes.
 
Les banques commerciales exigent des garanties solides, souvent inaccessibles aux PME naissantes, limitant les prêts à des secteurs à faible risque comme le commerce.
 
 La fiscalité lourde, combinée à des coûts prohibitifs d'énergie et de matières premières importées, érode la compétitivité des produits locaux face aux importations bon marché d'Asie ou d'Europe.
 
 Résultat : l'industrie ne représente qu'une fraction marginale du PIB (moins de 15%), incapable de générer des chaînes de valeur durables.
 
Défis Infrastructurels et ÉnergétiquesLe déficit énergétique chronique constitue la plus visible entrave à l'expansion industrielle. Avec une capacité installée d'environ 600 MW – majoritairement thermique et intermittente –, le pays peine à alimenter des usines à grande échelle, provoquant des blackouts fréquents qui découragent les investisseurs.
 
 Les infrastructures routières défaillantes, les ports sous-équipés (comme Nouakchott) et l'absence de zones industrielles modernes amplifient les coûts logistiques, rendant l'enclavement des régions intérieures (comme le Hodh ou le Trarza) un frein majeur à l'agro-industrie.
 
 Sans corridors fiables, les matières premières agricoles périssent avant transformation.
Contraintes Humaines et Institutionnelles.
Les ressources humaines manquent cruellement de qualifications industrielles : taux d'analphabétisme élevé (près de 40%) et formation professionnelle limitée à quelques écoles techniques, loin des besoins en maintenance, soudure ou automatisation.
 
 L'écosystème d'appui est embryonnaire – incubateurs rares, R&D quasi inexistante –, aggravé par une concurrence importatrice non régulée et l'absence de politiques protectionnistes sélectives pour favoriser les liens interindustriels.
 
 Les chaînes de valeur locales restent virtuelles, avec exportation brute de minerais sans transformation en amont ou aval.
Dépendance sectorielle et Vulnérabilités Externes.
 
L'économie repose sur les mines (fer, or, cuivre) et les hydrocarbures émergents (gaz de GTA), contribuant à plus de 30% du PIB et 80% des exportations, au détriment d'une diversification industrielle.
 Cette mono-dépendance expose le pays aux chocs des prix mondiaux et aux effets climatiques sur l'agriculture (sécheresses récurrentes).
Les IDE se concentrent sur l'extractif, négligeant l'industrie transformative comme la pêche ou l'élevage, pourtant sources de 20% des opportunités d'emploi.
 
Mon analyse et avis Personnel : Vers une Industrialisation Résiliente.
 
Ces barrières ne sont pas insurmontables, mais exigent une rupture stratégique. Personnellement, je considère le déficit énergétique comme le pivot : investir massivement dans le solaire et l'hydrogène vert (potentiel de 10 GW) pourrait non seulement résoudre l'alimentation industrielle, mais créer un secteur exportateur compétitif, à l'image du Maroc ou de la Namibie.
 
 Prioriser des zones économiques spéciales (ZES) interconnectées, avec exonérations fiscales ciblées et partenariats public-privé (comme avec la Chine ou l'UA), permettrait d'attirer des ancrages industriels (cimenteries, agro-usines).
 Sur le plan humain, un "pacte national pour la compétence industrielle" – formation duale massive via TVET et universités – est impératif, financé par 1% des royalties minières.
 
Enfin, pour briser la dépendance, imposer une transformation locale minimale des minerais (via incitations) et protéger les industries naissantes 5-10 ans contre les importations dumping.
Sans ces réformes audacieuses, la Mauritanie risque de rester un "exportateur de pauvreté", comme tant de pays riches en ressources.
 
L'opportunité gazière de 2026-2030 est la fenêtre : saisir la pour une industrialisation inclusive, ou la rater pour une stagnation chronique.
Abdoulaziz DEME
Analyste politique et économique
Paris Le 21 décembre 2025
 

23/12/2025