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Discours d’Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO, à l’occasion du Comité des villes anciennes

Samedi 14 Décembre 2024

Chapeau: discours d'Audrey Azoulay,Directrice Générale de l'UNESCO, à l'occasion du démarrage de la 13ème édition du Festival des Cités du Patrimoine, organisé à Chinguetti.


Excellences, Mesdames et Messieurs,
Monsieur le président de la République de la Mauritanie, Son Excellence Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs les membres du Corps diplomatique, Monsieur le Maire de Chinguetti,
Mesdames et Messieurs les Élus,
Mesdames et Messieurs les directrices et directeurs d’institutions culturelles, Chers amis,
C’est un grand plaisir pour moi d’être avec vous pour l’ouverture de cette 13e édition du Festival des villes anciennes, ici, aux côtés des Mauritaniens dont je veux saluer l’engagement pour la culture, l’éducation, les sciences – en Mauritanie comme à l’UNESCO.
Nous venons d’en avoir encore une belle illustration il y a quelques jours seulement, avec l’inscription sur la Liste du Patrimoine immatériel de l’UNESCO de l’« Épopée de Samba Guéladio » — touche de plus dans la mosaïque unique de diversité, d’influence, de tradition que représente la culture mauritanienne.
Ces traditions sont mises à l’honneur dans le festival que nous ouvrons ce matin — autant de pratiques inséparables du ksar de Chinguetti. Ici se mêlent traditions vivantes et monuments, savoir-faire et édifices, qui racontent ensemble l’histoire des communautés de Mauritanie.
Chinguetti, 7e ville sainte de l’islam, foyer intellectuel du monde musulman et exceptionnel lieu de science, inscrite avec les ksour de Tichitt, Ouadane et Oualata au Patrimoine mondial de l’UNESCO il y a presque 30 ans. Quatre villes historiques qui viennent d’ailleurs de bénéficier d’un nouveau soutien de l’UNESCO pour accompagner leur adaptation aux risques contemporains, en particulier celui du dérèglement climatique.
Ce patrimoine, il faut l’entretenir, le chérir — lui qui fait la fierté des Mauritaniens et constitue aussi un lieu d’inspiration pour le monde entier.
Les bibliothèques de Chinguetti incarnent cet héritage indissolublement matériel et vivant, transmis de génération en génération.
Ses murs en terre sont depuis des siècles les gardiens de manuscrits, legs de générations d’étudiants et de pèlerins : traités de mathématiques, poèmes, écrits coraniques ou documents juridiques, rédigés sur du papier de Chine ou de la peau de gazelle.
À l’image d’un traité de médecine d’Avicenne du XIe siècle, conservé depuis des générations au cœur de la bibliothèque El Habott, riche de ses quelques 1400 manuscrits.
Une richesse culturelle transmise notamment grâce à la Mahadra, ce système éducatif séculaire au cœur des communautés, « l’université du désert », reconnue elle aussi comme Patrimoine immatériel de l’humanité de l’UNESCO l’an dernier.
L’UNESCO s’engage à protéger ces patrimoines, à vos côtés.
Cette année, treize de ces bibliothèques ont été marquées de l’emblème distinctif de la Convention de La Haye pour la protection des biens culturels — une première dans la région du Maghreb.
Cette année aussi, l’UNESCO a pu soutenir l’acquisition de matériel pour ces bibliothèques (boîtes de conservation sans acide, étagères, climatiseurs portables, ordinateurs, scanners, disques durs) destiné à protéger et à transmettre cet héritage inestimable.
En soutenant le patrimoine mauritanien et ses trésors, c’est un héritage riche de sa diversité que nous entendons protéger, valoriser et transmettre, dans ce pays né de la rencontre du monde arabo-amazigh et de l’Afrique subsaharienne.
Diversité linguistique, bien sûr, qu’attestent ses quatre langues nationales : l'arabe, le pulaar, le soninké — célébré pour la première fois cette année à l’UNESCO à l’occasion d’une journée internationale — et le wolof.
Diversité, aussi, des grands courants civilisationnels qui traversent la Mauritanie et qui en font ce lieu unique, au long des routes du commerce et du savoir.
Routes qui ont conduit le prospère empire du Ghana à installer en Mauritanie sa capitale ; où prirent leur essor les Almoravides, ces grands nomades chameliers originaires de l’Adrar.
N’oublions pas, dans cette célébration du patrimoine mauritanien, son patrimoine naturel. Il explique aussi cet héritage, lui qui est parfois difficile et dur, surtout à l’heure du dérèglement climatique, mais qui a façonné la résilience, l’identité, les coutumes, les pratiques nées sur cette terre.
Une terre qui est aussi l’objet de nos recherches scientifiques, notamment celles qui sont menées par l’UNESCO dans le Parc National du Banc d’Arguin, inscrit en 1989 au Patrimoine mondial — et l’un des rares trésors naturels préservés pour la biodiversité sur le continent.
Face au dérèglement climatique, aux conflits et aux fractures sociales, il nous faut investir ce pouvoir de la culture pour répondre aux défis contemporains.
Ce dialogue entre nature et culture dont Chinguetti, dans sa splendeur pierreuse, en osmose avec le désert, nous ouvre la voie de façon si grandiose.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Je souhaite conclure avec les vers du poète mauritanien Ousmane Moussa Diagana, qui fut longtemps expert aux Nations Unies, dans ses Notules de rêves pour une symphonie amoureuse.
Il nous présentait ainsi son pays :
« Mon pays est une perle discrète Telle des traces dans le sable Mon pays est une perle discrète Telle des murmures des vagues Sous un bruissement vespéral Mon pays est un palimpseste
Où s’usent mes yeux insomniaques Pour traquer la mémoire. »
Je vous remercie.
 

 






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Investi président de la BAD : défis et enjeux pour Sidi ould Tah

Elu président de la Banque Africaine de Développement (BAD), au troisième tour de scrutin, avec 76,18% des voix fin mai, l’économiste mauritanien, Sidi ould Tah, a été investi dans ses nouvelles fonctions ce lundi 01 septembre, au cours d’une cérémonie solennelle organisée dans le plus grand réceptif hôtelier de la capitale économique ivoirienne.

Un événement qui s’est déroulé en présence de plusieurs chefs d’états africains parmi lesquels Mohamed Cheikh El Ghazouani , tout le gotha de la finance, des affaires du continent et du monde.
Aussitôt investi, le nouveau patron de la BAD a proclamé sa détermination à agir en faveur « de la construction d’une Afrique robuste et prospère » malgré un contexte marqué par de nombreux défis, qui indiquent clairement les enjeux aux quels doit faire face la Banque Africaine de Développement (BAD) au cours des 5 prochaines années.
Le nouveau président de l’institution financière panafricaine « prend l’engagement de travailler dans un esprit de concertation et de collégialité, afin de poursuivre la mission qui nous unit : bâtir une Afrique robuste et prospère ».
 

Défection américaine et poids de la dette

Sur le » front »  depuis plusieurs années, entre responsabilités gouvernementales et direction de la Banque Arabe pour le Développement Economique  de l’Afrique (BADEA), le nouveau super banquier africain,  est parfaitement conscient des défis et enjeux « réduction de l’aide internationale au développement, poids de la dette et impact négatif du changement climatique ».
En effet, Sidi ould Tah prend les commandes BAD, dans un contexte compliqué  de retrait des ressources américaines du Fonds Africain de Développement (FAD), le guichet concessionnel de l’institution financière panafricaine.
 Un gap de 427 millions de dollars, qui renvoie au redoutable défi des financements alternatifs.
Un enjeu capital restitué à travers ce passage du discours du nouveau président de la BAD « l’Afrique nous regarde, la jeunesse nous attend, le temps est à l’action».
Ainsi,  au cours de ce mandat de 5 ans, la BAD doit faire face au problème de la recapitalisation, sous la poussée vertigineuse des demandes de financements, dans un contexte de baisse de l’aide publique.
La question vitale de la transformation de l’institution, pour plus d’efficacité et une adaptation aux besoins  des pays africains.
Le financement du développement à travers une plus grande mobilisation des ressources. Un défi qui établit une jonction parfaite avec la nécessité de recapitalisation.
Plus d’indépendance stratégique et soutien au secteur privé, véritable moteur de la croissance et de l’emploi, figurent également au rang des défis de la nouvelle administration de la Banque Africaine de Développement(BAD).
Sidi ould Tah est un économiste  mauritanien, natif de la région du Trarza (Sud/Ouest), âgé de 61 ans. Formé à l’université de Nouakchott et en France, il a été ministre de l’économie et Directeur Général de la Banque Arabe pour le Développement Economique  de l’Afrique (BADEA), pendant une décennie.
Fondée en 1964, la BAD, l’une des grandes banques multilatérales de développement,  compte 81 pays membres, dont 54 africains.
Le capital de l’institution est passé de 93 à 318 milliards de dollars sous la présidence du Nigérian AkiwumiAdesina, avec une notation  AAA.
Les ressources de la BAD, qui finance de nombreuses infrastructures sur le continent,  proviennent des  états membres, des emprunts effectués  sur les marchés internationaux, des remboursements et revenus des prêts.
 

Amadou Seck Seck
01/09/2025