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Défis et perspectives de l’opposition : proposition d’un dialogue interne

Vendredi 16 Mai 2025

Invitée à un dialogue politique national, par le président Mohamed Cheikh El Ghazouani, l’opposition mauritanienne, devrait d’abord organiser les assises d’une large concertation, un dialogue interne, pour harmoniser ses positions, avant l’échéance des assises nationales.


Cette proposition émane de Amadou Tidiane Diop,  leader du Front Républicain pour l’Unité et la Démocratie (FRUD), député de la Coalition « Espoir Mauritanie » qui s’exprimait à l’occasion d’une conférence débat, sous le thème « opposition démocratique : état des lieux et perspectives » organisée par la Coalition des Forces du Peuple,  mercredi soir dans réceptif hôtelier de Nouakchott, avec la participation des responsables, cadres et militants de larges sensibilités de la mouvance de l’opposition.
Un appel du député, fortement appuyé par le Pr Lo Gourmo, vice-président de l’Union des Forces de Progrès (UFP).
 Celui-ci  a évoqué « les grands défis aux quels fait face la Mauritanie : des questions majeures, existentielles, qui conditionnent la survie du pays, notamment la souveraineté, le pacte de la cohabitation, la gestion des ressources nationales, la lutte contre la corruption… ».
Des enjeux qui rendent vitale, l’unité de l’opposition, pour lui donner une dimension de contre pouvoir, dans la gestion des affaires du pays, arracher les réformes  face à un pouvoir héritier d’une tradition de gouvernance verticale, avec un énorme déficit de culture  démocratique.     
 









Amadou Seck Seck






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Réaction à la condamnation de l’ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz : une justice instrumentalisée au service d’un système en crise ? Par Cheikh Sidati Hamadi Expert Senior en Droits des CDWD, Essayiste, Chercheur Associé

Dans toute démocratie véritable, la justice est bien plus qu’un simple instrument de régulation : elle en constitue le socle. Elle garantit l’égalité de tous devant la loi, assure la séparation des pouvoirs et protège les citoyens contre les abus. Lorsqu’elle est indépendante et équitable, elle renforce la confiance dans les institutions. Mais lorsqu’elle devient un outil au service d’intérêts politiques, elle sape les fondements mêmes de l’État de droit.


En Mauritanie, la condamnation en appel de l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz à 15 ans de prison pour enrichissement illicite soulève des interrogations majeures. Loin d’apaiser l’opinion, ce verdict alimente les soupçons d’une instrumentalisation politique de la justice. Ce procès ne semble pas clore un chapitre de reddition de comptes, mais plutôt ouvrir une nouvelle phase d’un règlement de comptes entre anciens compagnons de plus de quarante ans. Il met à nu une crise de confiance larvée au sein d’un système de gouvernance qui semble atteindre ses limites.

Une sentence lourde, un contexte politique trouble

Arrivé au pouvoir en 2008 par un coup d’État avec l’appui de figures aujourd’hui centrales dans le régime actuel, Mohamed Ould Abdel Aziz est désormais désigné comme l’incarnation de la corruption. Pourtant, le durcissement spectaculaire de sa peine triplée en appel sans nouvelles preuves déterminantes selon plusieurs observateurs, laisse planer le doute sur la neutralité de la procédure. Beaucoup y voient moins la volonté de rendre justice que celle de solder un conflit interne au sommet de l’État.

Le paradoxe est saisissant : ceux qui hier partageaient les leviers du pouvoir et bénéficiaient de ses privilèges se retrouvent aujourd’hui dans une confrontation judiciaire où la justice semble trancher moins sur les faits que sur l’opportunité politique. Cette mise en accusation ciblée donne à penser que la justice est utilisée pour redessiner le paysage du pouvoir au gré des rapports de force internes, bien plus qu’elle ne vise une réelle reddition de comptes.

Un système qui se cherche en sacrifiant l’un des siens

Cette affaire s’inscrit dans un contexte où le régime tente de se renouveler tout en recyclant les mêmes figures qui en furent les artisans. En condamnant un ancien président tout en appelant d’anciens collaborateurs à renforcer le système actuel, le pouvoir en place envoie un message ambivalent. Il semble vouloir tourner une page sans vraiment en écrire une nouvelle.

Cette contradiction illustre l’incapacité d’un système à se réformer sincèrement. Elle trahit une stratégie de légitimation par l’exclusion d’un symbole devenu encombrant, sans engager une véritable rupture avec les pratiques du passé. Cela nourrit un profond scepticisme dans une population en quête de justice sociale, d’équité et de vérité.

Une justice sélective, symptôme d’une crise plus profonde

L’affaire Ould Abdel Aziz met en évidence une justice à deux vitesses. Alors que certains responsables présumés de corruption demeurent intouchables, d’autres sont ciblés avec une rigueur qui semble proportionnelle à leur isolement politique. Une telle asymétrie entame la crédibilité des institutions et mine la confiance citoyenne.

Dans ce climat de sélectivité judiciaire, la promesse de transparence et de bonne gouvernance sonne creux. La lutte contre la corruption ne saurait être crédible si elle ne s’applique qu’à des adversaires affaiblis. Elle doit être globale, impartiale et fondée sur le droit, et non sur des considérations conjoncturelles.

Conclusion prospective

Au-delà du sort personnel de Mohamed Ould Abdel Aziz, c’est le rapport entre pouvoir, justice et démocratie qui est en jeu. L’avenir politique de la Mauritanie dépend de sa capacité à bâtir un État de droit solide, où la justice ne serait plus l’instrument des luttes de pouvoir, mais le garant impartial de l’équité et de la vérité.

Il est urgent d’engager une refondation institutionnelle ambitieuse, fondée sur l’indépendance de la justice, la reddition de comptes sans distinction, et la participation citoyenne. Si cette opportunité n’est pas saisie, la Mauritanie risque de s’enfoncer dans une spirale de défiance où les anciens schémas continueront de se reproduire sous des formes nouvelles.

16/05/2025