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Communiqué à propos de la mort de jeunes de Kaédi.

Lundi 5 Août 2024

Vers où fuir et quand- est-ce que se refermeront les portes de l’enfer en Mauritanie ?
A nouveau, me voilà aujourd’hui, à mon âge et pour la troisième fois de ma vie, submergé par un profond sentiment de désarroi, teinté d’humiliation et de honte dans ma propre patrie !


Communiqué à propos de la mort de jeunes de Kaédi.
La première fois, c’était quand, au début des années 1980, deux jeunes gens, dont l’un était l’unique enfant de sa mère, furent torturés à mort dans les geôles de la police de Nouakchott et d’Atar !
Quant à la seconde fois, c’était quand j’ai appris, à l’aube des années 1990, ce qui était arrivé   à des officiers et soldats de notre armée nationale, victimes de purification ethnique de la part de leurs compagnons d’armes et frères de religion !
Ce jour-là, j’ai failli perdre la raison, et j’ai crié en face du détestable racisme et des abus aveugles, en m’écriant :
«Ô Toi qui souhaites nous servir
et prétend nous aimer
Adam est notre père à tous  
Et de tous, Eve est notre mère  
 Et nous sommes tous musulmans ».
J’ai cru naïvement, à l’aube du glorieux 3 août 2005, que ces pratiques d’un autre âge disparaitraient sans retour ; surtout quand le Président de la République, Mohamed ould Abdel Aziz, dirigea à Kaédi, une prière mortuaire (صلاة الغائب  / salatul gha’ib ) à la mémoire de ces victimes de l’oppression et de la tyrannie. Dans le même cadre, il a conclu avec les ayant-droits des victimes, un pacte consensuel de résolution du passif humanitaire. Il a également introduit des amendements constitutionnels fondamentaux ornant et meublant de vérité et de justice le premier chapitre de la Constitution dont l’application aurait mis la Mauritanie à l’abri de telles exactions, et hissé ce pays au rang des grandes démocraties de ce monde.
Hélas ! Il n’en fut rien.
Alors que je suivais,  ces derniers jours,  les scènes de la  plus grande farce électorale que la Mauritanie ait connue et pendant que je vivais avec mes confrères le plus cruel des dénis de justice et les plus grandes violations des droits sacrés de la défense,  consistant en le refus pour nous de l’accès à nos clients, dont l’ancien président Mohamed ould Abdel Aziz, arbitrairement détenu en l absence de mandat de dépôt, maintenu en isolement total, privé de tout soin médical, de tout accès, y compris de ses proches et avocats, j’appris le meurtre de quatre jeunes gens, à la fleur de l’âge, dans les cellules de la police de Kaédi ; une véritable tragédie !

Ils ont été assassinés deux fois :
-Une première fois par ceux- là mêmes qui ont en charge de veiller sur leur sécurité.
-Une seconde fois, parce que ce meurtre n’a été condamné, ni par les hommes politiques et autres élites de cette société, encore moins par les protecteurs des valeurs et de la morale publiques.
Où sont nos intellectuels, nos leaders d’opinion ? Où sont les « défenseurs des droits de l’Homme », s’il en existe, et les organisations qui prétendent porter de tels idéaux ? Celles qui prétendent combattre la torture ? Qu’est-il advenu de l’Etat ?

Ô mes sœurs éplorées de Kaédi éprouvée, humiliée et abandonnée, soyez certaines que le « Kadeh » qui a goûté votre sel, mangé votre pain et votre délicieux hakou, dans vos maisons hospitalières, notamment celle de l’enseignant- militant Sangot Ousmane (le sénateur Sangot Ousmane) et son honorable épouse, Djeinaba. Ce « Kadeh » qui était parmi vous, au début des années 1970 avec d’autres jeunes militants, comprenant, sans que cette liste soit exhaustive : Lame Hamady, Daffa Bakary, Ba Issa et Hamoud ould Ismail, qui propageaint l’esprit de Zouerate, qui unifia l’élite mauritanienne auparavant profondément divisée , ne vous abandonnera jamais et ne gardera jamais le silence sur ce crime odieux ; il  n’oublierai jamais cette glorieuse époque, ni ne trahira la magnifique concorde nationale qu’elle portait en elle.

O sœurs éplorées de Kaédi, soyez convaincues que l’aube de la liberté et de la justice poindra en Mauritanie, quelle que soit la durée de la nuit, de l’oppression et de la tyrannie ; que la Providence divine ne cessera de veiller sur cette terre bénie, de prendre soin de son peuple musulman, et de guider les pas de ses enfants loyaux, à la foi inébranlable.
Les supplications de tous les justes de cette terre, des Almoravides, des Maaquilis, des Almamys et tant d’autres, pour le bien ne seront jamais vaines : « Allah fera venir à leur place, des hommes qu’il aimera et quoi l’aimeront, forts et fermes face aux infidèles. Ils combattront pour la cause d’Allah, faisant fi de tout reproche » (Coran, soura V, verset 55.) Alors, ils nous libéreront de la captivité, amélioreront notre sort, et dissiperont notre terreur. C’est vers Allah qu’aboutissent les choses.

O Sœurs éplorées de Kaédi, Soyez certaines qu’il n’y a ni racisme, ni rancune, ni haine, ni règlement de comptes au sein du peuple ; il y a plutôt tromperie, hypocrisie, et exploitation de toutes les tares et maladies de la société par une faction de corrompus, au service de ses propres agendas, de son avidité du pouvoir, de son penchant congénital pour l’accaparement des deniers publics, et de sa volonté de toujours monter sur les épaules du peuple, pour accéder aux hautes fonctions et aux coffres forts.
Je proclame haut et fort :
-Ma ferme protestation, mon rejet et ma condamnation du meurtre de jeunes dans les commissariats de police, quelles qu’en soient les raisons et les prétextes.
-Ma condamnation et mon rejet du recours excessif à la force contre les civils sans défense.
J’appelle avec véhémence et détermination, à l’ouverture d’une enquête indépendante, sérieuse et transparente sur les circonstances de ce crime odieux, à poursuivre et punir ceux qui en sont responsables, auteurs et commanditaires, ceux qui l’ont dissimulé, et tentent d’en minimiser ou d’en occulter les effets, et à les relever immédiatement de leurs fonctions, en attendant l’issue de la procédure à déclencher à leur encontre.

Nouakchott le 09 juillet 2024

Par maître Mohameden ould Ichedou
Avocat à la Cour.
Ecrivain .

 







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Investi président de la BAD : défis et enjeux pour Sidi ould Tah

Elu président de la Banque Africaine de Développement (BAD), au troisième tour de scrutin, avec 76,18% des voix fin mai, l’économiste mauritanien, Sidi ould Tah, a été investi dans ses nouvelles fonctions ce lundi 01 septembre, au cours d’une cérémonie solennelle organisée dans le plus grand réceptif hôtelier de la capitale économique ivoirienne.

Un événement qui s’est déroulé en présence de plusieurs chefs d’états africains parmi lesquels Mohamed Cheikh El Ghazouani , tout le gotha de la finance, des affaires du continent et du monde.
Aussitôt investi, le nouveau patron de la BAD a proclamé sa détermination à agir en faveur « de la construction d’une Afrique robuste et prospère » malgré un contexte marqué par de nombreux défis, qui indiquent clairement les enjeux aux quels doit faire face la Banque Africaine de Développement (BAD) au cours des 5 prochaines années.
Le nouveau président de l’institution financière panafricaine « prend l’engagement de travailler dans un esprit de concertation et de collégialité, afin de poursuivre la mission qui nous unit : bâtir une Afrique robuste et prospère ».
 

Défection américaine et poids de la dette

Sur le » front »  depuis plusieurs années, entre responsabilités gouvernementales et direction de la Banque Arabe pour le Développement Economique  de l’Afrique (BADEA), le nouveau super banquier africain,  est parfaitement conscient des défis et enjeux « réduction de l’aide internationale au développement, poids de la dette et impact négatif du changement climatique ».
En effet, Sidi ould Tah prend les commandes BAD, dans un contexte compliqué  de retrait des ressources américaines du Fonds Africain de Développement (FAD), le guichet concessionnel de l’institution financière panafricaine.
 Un gap de 427 millions de dollars, qui renvoie au redoutable défi des financements alternatifs.
Un enjeu capital restitué à travers ce passage du discours du nouveau président de la BAD « l’Afrique nous regarde, la jeunesse nous attend, le temps est à l’action».
Ainsi,  au cours de ce mandat de 5 ans, la BAD doit faire face au problème de la recapitalisation, sous la poussée vertigineuse des demandes de financements, dans un contexte de baisse de l’aide publique.
La question vitale de la transformation de l’institution, pour plus d’efficacité et une adaptation aux besoins  des pays africains.
Le financement du développement à travers une plus grande mobilisation des ressources. Un défi qui établit une jonction parfaite avec la nécessité de recapitalisation.
Plus d’indépendance stratégique et soutien au secteur privé, véritable moteur de la croissance et de l’emploi, figurent également au rang des défis de la nouvelle administration de la Banque Africaine de Développement(BAD).
Sidi ould Tah est un économiste  mauritanien, natif de la région du Trarza (Sud/Ouest), âgé de 61 ans. Formé à l’université de Nouakchott et en France, il a été ministre de l’économie et Directeur Général de la Banque Arabe pour le Développement Economique  de l’Afrique (BADEA), pendant une décennie.
Fondée en 1964, la BAD, l’une des grandes banques multilatérales de développement,  compte 81 pays membres, dont 54 africains.
Le capital de l’institution est passé de 93 à 318 milliards de dollars sous la présidence du Nigérian AkiwumiAdesina, avec une notation  AAA.
Les ressources de la BAD, qui finance de nombreuses infrastructures sur le continent,  proviennent des  états membres, des emprunts effectués  sur les marchés internationaux, des remboursements et revenus des prêts.
 

Amadou Seck Seck
01/09/2025