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Voici le bilan et les perspectives du programme « Ghazouani »

Mercredi 30 Juillet 2025

Un peu plus d’une année après la réélection du président Mohamed Cheikh El Ghazouani, à la faveur du scrutin du 29 juin 2024, le gouvernement, sous la conduite du premier Ministre, Moctar Diaye, dévoile les projets réalisés dans le cadre de la mise en œuvre du programme « mon ambition pour la patrie » à travers un volumineux document distribué à la presse.


 Cette démarche permet de  dévoiler  « des résultats concrets » fruits « d’un suivi rapproché » motivé  par  « un engagement sans faille et  une planification rigoureuse ».
Le document présente « des projets structurants réceptionnés, des projets structurants dont l’exécution a été sensiblement accélérée, des projets stratégiques lancés depuis le 01 août 2024, d’autres projets importants, dont le lancement est imminent, ainsi que  les réformes structurelles  engagées pour la bonne gouvernance, les décisions à fort impact social pour plus d’équité » et magnifie « un  rayonnement diplomatique affirmé »
     
  Projets structurants réalisés

Au cours de la première année du deuxième mandat du président Mohamed Cheikh El Ghazouani, dans le cadre de la mise en œuvre du programme « mon ambition pour la patrie » plusieurs projets structurants ont été réceptionnés.
Le document liste « la construction de l’Ecole Nationale d’Administration et  de Magistrature ENAJM, l’Institut Supérieur du Numérique (ISN), l’Ecole de Formation Professionnelle et Technique dans les Domaines des Métaux, du Pétrole et du Gaz, la construction de l’hôpital de Selibaby, la construction de l’Hôpital des spécialités ».
Parmi ces acquis figurent également « le Projet Aftout Chergui (phase 2), l’extension et la modernisation des installations d’Aftout Essahili(capacité portée  à 150.000 mètres cubes), le renforcement de l’Approvisionnement en Eau Potable (AEP) de Nouadhibou (production supplémentaire de 9000 mètres cubes/jour), l’extension de l’usine de dessalement de Nouadhibou (5000 mètres cubes/jour), la construction du data Center national ».
Le document énumère un total de 24 projets comportant des infrastructures universitaires, sanitaires, hydrauliques, numériques, aéroportuaires, voirie, alimentation en énergie électrique et production agricole, laitière et réalisations   dans le domaine de la pêche.    
   
Projets structurants dont l’exécution a été sensiblement accélérée
 
Exposant cette deuxième catégorie, présentée  comme « des projets structurants dont l’exécution a été sensiblement accélérée » le document évoque « des travaux de construction, de réhabilitation et extension d’établissements scolaires en retard (avancement à hauteur de 96%). La construction et l’extension de l’Institut Supérieur d’Enseignement Technique (ISET) de Rosso (avancement à 74%). Les travaux de construction de l’Ecole des Hautes Etudes de Commerce (EHEC/63%), la construction d’un hôpital à Tidjikja(86%),  un hôpital Aioun (70%), un  hôpital à  Aleg (34%), extension du Centre Hospitalier National (CHN) de Nouakchott (95%), construction et équipement de l’Institut National de Santé Publique (INSP/98%). Travaux d’assainissement pluvial des villes d’Atar et de Selibaby(89%), travaux de réalisation du barrage d’Aghmamine, Levtah et Barbara dans les wilayas de l’Assaba et du Hodh El Gharbi(83%), travaux de réalisation de cinq (5) barrages dans les 2 hodh et le Brakna (55%). Projet d’extension de la mise à niveau du réseau de distribution d’eau potable à Nouakchott (75%), construction d’une ligne de 225 KV  Nouakchott/Zoueirat avec poste associé, projet d’extension du réseau Moyenne Tension (MT) dans la zone Sud/Est : Boucle Kaédi-Selibaby-Kaédi, projet d’installation d’éclairage public à Nouakchott et Nouadhibou, renforcement des infrastructures électriques de 50 moughataa … ».
 
Projets lancés depuis le 01 août 2024

Le document bilan du gouvernement liste aussi les projets lancés depuis le 01 août 2024  dans le domaine du numérique, de la santé, de l’Approvisionnement en Eau Potable (AEP) de l’énergie, des infrastructures routières urbaines, du désenclavement, des aménagements hydro agricoles, de l’accès aux services essentiels de développement local, une importante composante élevage à travers un programme prioritaire, des projets structurants pour l’emploi au profit de 1600 jeunes, la construction,  l’équipement et la réhabilitation  d’infrastructures dédiées à la jeunesse, notamment des stades et maisons de jeunes….

 Projets au lancement imminent

Au-delà du bilan, le gouvernement annonce la  perspective de lancement imminent de plusieurs projets « réhabilitation d’hôpitaux, Projet d’Approvisionnement en Eau Potable (AEP) de la ville de Kiffa à partir du fleuve Sénégal, port en eau profonde Nouadhibou, réhabilitation du port de Nouakchott, réalisation d’une usine de dessalement au port de NDiago, mise à niveau du Port de Tanit, réalisation d’un complexe agro industriel pour la production de sucre….
   
  Réformes Structurelles pour la gouvernance.

 Le document gouvernemental convoque également la dimension immatérielle du   bilan de Mohamed Cheikh El Ghazouani,  à travers cinq  5 réformes structurelles majeures pour une amélioration de  la gouvernance «une progression significative des recettes portées fiscales, un  déficit budgétaire maîtrisé autour de 0,47%, du Produit Intérieur Brut (PIB), qui confirme une maîtrise renforcée des finances publiques.
Adoption de la loi portant l’obligation de la déclaration de patrimoine et d’intérêts. Adoption de la loi contre la corruption, adoption de la loi sur les établissements et sociétés publiques et adoption d’une nouvelle loi sur le Partenariat Public/Privé (PPP).
Adoption de la loi sur l’activité industrielle.
Limitation de la procédure du gré à gré, comme mode de passation des marchés.
Réforme du marché des changes et mise en place d’une Autorité de Régulation des Marchés Financiers (ARMF) «. 
Réforme « AIN » pour le traitement des plaintes citoyens confrontés à la lenteur et au disfonctionnement de l’administration ».
      
Actions à fort impact social

Parallèlement à toutes ces réalisations, le gouvernement ajoute avoir mené de nombreuses actions à fort impact social « politique de stabilisation des prix des denrées stratégiques.
 Création d’un fonds dédié au logement des enseignants, assurance maladie pour les parents, assurance maladie au profit des étudiants de l’enseignement supérieur, dispositions d’accès spécial pour les enfants issus de familles vulnérables aux collèges et lycées d’excellence.
Généralisation des bourses d’enseignement supérieur aux étudiants issus de familles inscrites au Registre Social et régularisation de 2700 contractuels dans le secteur de l’énergie et des médias ».
      
Succès diplomatiques

Le bilan de la mise en œuvre du programme  du président de la République, Mohamed Cheikh El Ghazouani « mon ambition pour la patrie » convoque enfin,  la réussite  extérieure à travers « un rayonnement diplomatique affirmé »
. Le document cite la présidence en exercice de l’Union Africaine (UA) de février 2024 à février 2025. L’organisation du sommet sur l’éducation en Afrique, en décembre 2024.
La mobilisation de 2 milliards de dollars auprès du Groupe de Coordination Arabe (GCA) au cours d’une table ronde organisée à Vienne, l’élection de notre compatriote Sidi ould Tah, à la présidence de la Banque Africaine de Développement (BAD) à l’occasion des Assemblées Générales annuelles de l’institution financière panafricaine, tenue à Abidjan fin mai 2025.
 

Amadou Seck Seck






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Barrières à l'Industrialisation en Mauritanie :

Un Enjeu structurel Critique.
La Mauritanie stagne dans son développement industriel malgré un potentiel riche en ressources naturelles et une position stratégique en Afrique de l'Ouest.
Les barrières structurelles majeures – financières, infrastructurelles, humaines et sectorielles – créent un cercle vicieux qui freine la diversification économique et l'emploi productif.

Mon analyse décortique ces obstacles persistants, en s'appuyant sur des analyses récentes, avant d'avancer un avis personnel sur les voies de sortie.
Barrières Financières et Économiques.
Le financement reste un goulet d'étranglement primordial pour les entreprises industrielles mauritaniennes.
 
Les banques commerciales exigent des garanties solides, souvent inaccessibles aux PME naissantes, limitant les prêts à des secteurs à faible risque comme le commerce.
 
 La fiscalité lourde, combinée à des coûts prohibitifs d'énergie et de matières premières importées, érode la compétitivité des produits locaux face aux importations bon marché d'Asie ou d'Europe.
 
 Résultat : l'industrie ne représente qu'une fraction marginale du PIB (moins de 15%), incapable de générer des chaînes de valeur durables.
 
Défis Infrastructurels et ÉnergétiquesLe déficit énergétique chronique constitue la plus visible entrave à l'expansion industrielle. Avec une capacité installée d'environ 600 MW – majoritairement thermique et intermittente –, le pays peine à alimenter des usines à grande échelle, provoquant des blackouts fréquents qui découragent les investisseurs.
 
 Les infrastructures routières défaillantes, les ports sous-équipés (comme Nouakchott) et l'absence de zones industrielles modernes amplifient les coûts logistiques, rendant l'enclavement des régions intérieures (comme le Hodh ou le Trarza) un frein majeur à l'agro-industrie.
 
 Sans corridors fiables, les matières premières agricoles périssent avant transformation.
Contraintes Humaines et Institutionnelles.
Les ressources humaines manquent cruellement de qualifications industrielles : taux d'analphabétisme élevé (près de 40%) et formation professionnelle limitée à quelques écoles techniques, loin des besoins en maintenance, soudure ou automatisation.
 
 L'écosystème d'appui est embryonnaire – incubateurs rares, R&D quasi inexistante –, aggravé par une concurrence importatrice non régulée et l'absence de politiques protectionnistes sélectives pour favoriser les liens interindustriels.
 
 Les chaînes de valeur locales restent virtuelles, avec exportation brute de minerais sans transformation en amont ou aval.
Dépendance sectorielle et Vulnérabilités Externes.
 
L'économie repose sur les mines (fer, or, cuivre) et les hydrocarbures émergents (gaz de GTA), contribuant à plus de 30% du PIB et 80% des exportations, au détriment d'une diversification industrielle.
 Cette mono-dépendance expose le pays aux chocs des prix mondiaux et aux effets climatiques sur l'agriculture (sécheresses récurrentes).
Les IDE se concentrent sur l'extractif, négligeant l'industrie transformative comme la pêche ou l'élevage, pourtant sources de 20% des opportunités d'emploi.
 
Mon analyse et avis Personnel : Vers une Industrialisation Résiliente.
 
Ces barrières ne sont pas insurmontables, mais exigent une rupture stratégique. Personnellement, je considère le déficit énergétique comme le pivot : investir massivement dans le solaire et l'hydrogène vert (potentiel de 10 GW) pourrait non seulement résoudre l'alimentation industrielle, mais créer un secteur exportateur compétitif, à l'image du Maroc ou de la Namibie.
 
 Prioriser des zones économiques spéciales (ZES) interconnectées, avec exonérations fiscales ciblées et partenariats public-privé (comme avec la Chine ou l'UA), permettrait d'attirer des ancrages industriels (cimenteries, agro-usines).
 Sur le plan humain, un "pacte national pour la compétence industrielle" – formation duale massive via TVET et universités – est impératif, financé par 1% des royalties minières.
 
Enfin, pour briser la dépendance, imposer une transformation locale minimale des minerais (via incitations) et protéger les industries naissantes 5-10 ans contre les importations dumping.
Sans ces réformes audacieuses, la Mauritanie risque de rester un "exportateur de pauvreté", comme tant de pays riches en ressources.
 
L'opportunité gazière de 2026-2030 est la fenêtre : saisir la pour une industrialisation inclusive, ou la rater pour une stagnation chronique.
Abdoulaziz DEME
Analyste politique et économique
Paris Le 21 décembre 2025
 

23/12/2025