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Communiqué de presse No 25/362

Vendredi 7 Novembre 2025

Mauritanie: Le Fonds monétaire international (FMI) et la République islamique de Mauritanie sont parvenus à un accord d'experts sur l'achèvement du cinquième examen dans le cadre de la «Facilité élargie du Fonds» et de la «Facilité élargie de crédit» et du quatrième examen dans le cadre de l'accord dans le cadre du «Mécanisme de facilitation pour la résilience et la durabilité»


Les communiqués de presse publiés à l'issue des missions du FMI comprennent des déclarations de groupes d'experts du FMI sur les conclusions préliminaires tirées après la visite du pays membre. Les points de vue exprimés dans cette déclaration reflètent les points de vue des experts du FMI et ne représentent pas nécessairement les points de vue de son Conseil d'administration
 
  • Les autorités mauritaniennes et les experts du FMI sont parvenus à un accord d’experts sur le cinquième examen du programme économique de la Mauritanie dans le cadre du mécanisme «Facilité du Fonds élargi» et «Facilité de crédit étendue», et du quatrième examen dans le cadre du «Mécanisme de renforcement et de facilitation de la durabilité»
  • Compte tenu de l'incertitude croissante mondiale et régionale, il est essentiel de consolider la base financière publique dans la loi organique sur les lois financières et de poursuivre la transition vers un taux de change flexible dans le but d'isoler l'économie des chocs, y compris les chocs sur les prix des produits de base.
  • L’activation rapide de la Commission de lutte contre la corruption, ainsi que la mise en œuvre effective de la loi sur l’autorisation des biens et des intérêts, soutiendront les efforts de la Mauritanie pour lutter contre la corruption et renforcer la gouvernance et l’état de droit.
  • Les réformes devraient être accélérées dans le cadre d’un mécanisme visant à faciliter la résilience et la durabilité afin de renforcer la résilience de la Mauritanie face au changement climatique.
Une mission du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par Felix Fischer, s’est rendue à Nouakchott le 28 octobre 2025, pour procéder au cinquième examen du programme mauritanien soutenu par le FMI dans le cadre de la facilité du Fonds élargi et de l’accord sur la facilité de crédit étendue, et le quatrième examen dans le cadre de l’accord dans le cadre du mécanisme « Facilitation pour la résilience et la durabilité ».
À l'issue de la mission, M. Fisher a fait la déclaration suivante:
« Les autorités mauritaniennes et les experts du FMI sont parvenus à un accord d’experts sur les mesures qui permettront l’achèvement du cinquième examen du programme de la Mauritanie soutenu par le mécanisme de «Facilité élargie du Fonds», la «Facilité de crédit étendue» pendant 42 mois et le quatrième examen dans le cadre de la «Facilitation pour la résilience et la durabilité». Après l’achèvement de l’examen du Conseil d’administration du Fonds, la Mauritanie pourra recevoir un paiement de 6,44 millions de DTS (environ $8,7 millions) dans le cadre de la facilité élargie du Fonds et de la facilité de crédit prolongée, en plus d’un autre paiement pouvant atteindre 59,44 millions de DTS (environ 80,6 M$) dans le cadre de la «Facilitation pour la résilience et la durabilité».
"Après une forte performance de croissance économique de 6,3% en 2024, l'activité économique devrait ralentir en 2025 à 4,2% en raison de la contraction du secteur extractif et d'un ralentissement du secteur non extractif malgré sa solide performance continue. Dans l'ensemble, les perspectives à moyen terme restent positives, en supposant que de nouvelles réformes soient mises en œuvre pour diversifier l'économie et stimuler la croissance du secteur non extractif. L’inflation en 2025 devrait rester inférieure à 2% grâce à des politiques macroéconomiques prudentes et à l’absorption continue de liquidités excédentaires par la banque centrale.
« Le rendement du programme a été satisfaisant – tous les objectifs quantitatifs ont été atteints à la fin du mois de juin 2025. Le déficit budgétaire pour la fin septembre 2025 a été inférieur à celui du programmeur, les dépenses restantes étant reportées du sous-budget et des recouvrements d'impôts comme prévu. L'incertitude mondiale et régionale croissante nécessite la nécessité d'établir la base financière globale de la loi organique sur les lois financières et de poursuivre la transition vers un taux de change flexible pour isoler l'économie des chocs, y compris les chocs sur les prix des produits de base. La Mission se félicite de la transition en cours vers le budget-programme dans le budget 2026 et encourage les autorités à optimiser toute nouvelle mesure fiscale par le biais d’évaluations d’impact préalables, avec des ressources adéquates et une participation effective de l’Unité de la politique fiscale; des progrès dans le plan de rationalisation des exonérations fiscales; et d’accélérer la création de l’Unité macrofinance pour préparer les projections financières macroéconomiques et améliorer la préparation du budget et le cadre financier à moyen terme. »
« L’équipe du FMI a été informée des progrès réalisés dans les réformes structurelles et a encouragé les autorités à accélérer l’achèvement des décrets d’application des institutions publiques et de la zone franche de Nouadhibou. La Mission s'est également félicitée de l'engagement pris par les autorités et de leur plan d'action pour donner suite aux recommandations du dernier rapport du Tribunal. La mise en œuvre effective de la loi sur l’autorisation de propriété et d’intérêts et la nomination rapide de membres du nouveau Conseil de la Commission de lutte contre la corruption soutiendraient les efforts de la Mauritanie pour lutter contre la corruption et promouvoir la transparence, la responsabilité et l’état de droit, conformément à la Stratégie nationale de lutte contre la corruption. »
« Il est important que les autorités accélèrent les réformes dans le cadre d’un mécanisme visant à faciliter la résilience et la durabilité afin de renforcer la résilience de la Mauritanie face au changement climatique. L'adoption prévue du mécanisme automatique de tarification du carburant et de la contribution au climat contribuera à créer un espace budgétaire pour répondre aux principaux besoins de développement. La Mission a souligné l’importance de mettre en œuvre des mesures compensatoires bien dirigées en parallèle, sur la base du registre social, pour atténuer l’impact potentiel sur les groupes vulnérables dans l’application du mécanisme de tarification du carburant. »
« L’équipe a rencontré Son Excellence le Premier Ministre Al-Mukhtar Ould Ajay, le Gouverneur de la Banque centrale, Mohamed El-Amin Ould Dhahabi, le Ministre de l’Économie et du Développement, Abdullah Ould Suleiman Sheikh Sidia, le Ministre de l’Énergie et du Pétrole, Mohamed Ould Khaled, le Ministre de l’Eau et de l’Assainissement, Amal Mouloud, le Ministre de l’Environnement et du Développement Durable, Massouda Bahem Mohamed Lagh. »
« L’équipe du FMI tient à exprimer ses sincères remerciements aux autorités mauritaniennes et à toutes les parties pour leur hospitalité, leur excellente coopération et leurs discussions franches et constructives. »
 
Département Communication, Fonds monétaire international
Section des relations avec les médias
Attaché de presse: Mayada Ghazala
Téléphone: 7100-623 202 1+ Courriel: MEDIA@IMF.org








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Barrières à l'Industrialisation en Mauritanie :

Un Enjeu structurel Critique.
La Mauritanie stagne dans son développement industriel malgré un potentiel riche en ressources naturelles et une position stratégique en Afrique de l'Ouest.
Les barrières structurelles majeures – financières, infrastructurelles, humaines et sectorielles – créent un cercle vicieux qui freine la diversification économique et l'emploi productif.

Mon analyse décortique ces obstacles persistants, en s'appuyant sur des analyses récentes, avant d'avancer un avis personnel sur les voies de sortie.
Barrières Financières et Économiques.
Le financement reste un goulet d'étranglement primordial pour les entreprises industrielles mauritaniennes.
 
Les banques commerciales exigent des garanties solides, souvent inaccessibles aux PME naissantes, limitant les prêts à des secteurs à faible risque comme le commerce.
 
 La fiscalité lourde, combinée à des coûts prohibitifs d'énergie et de matières premières importées, érode la compétitivité des produits locaux face aux importations bon marché d'Asie ou d'Europe.
 
 Résultat : l'industrie ne représente qu'une fraction marginale du PIB (moins de 15%), incapable de générer des chaînes de valeur durables.
 
Défis Infrastructurels et ÉnergétiquesLe déficit énergétique chronique constitue la plus visible entrave à l'expansion industrielle. Avec une capacité installée d'environ 600 MW – majoritairement thermique et intermittente –, le pays peine à alimenter des usines à grande échelle, provoquant des blackouts fréquents qui découragent les investisseurs.
 
 Les infrastructures routières défaillantes, les ports sous-équipés (comme Nouakchott) et l'absence de zones industrielles modernes amplifient les coûts logistiques, rendant l'enclavement des régions intérieures (comme le Hodh ou le Trarza) un frein majeur à l'agro-industrie.
 
 Sans corridors fiables, les matières premières agricoles périssent avant transformation.
Contraintes Humaines et Institutionnelles.
Les ressources humaines manquent cruellement de qualifications industrielles : taux d'analphabétisme élevé (près de 40%) et formation professionnelle limitée à quelques écoles techniques, loin des besoins en maintenance, soudure ou automatisation.
 
 L'écosystème d'appui est embryonnaire – incubateurs rares, R&D quasi inexistante –, aggravé par une concurrence importatrice non régulée et l'absence de politiques protectionnistes sélectives pour favoriser les liens interindustriels.
 
 Les chaînes de valeur locales restent virtuelles, avec exportation brute de minerais sans transformation en amont ou aval.
Dépendance sectorielle et Vulnérabilités Externes.
 
L'économie repose sur les mines (fer, or, cuivre) et les hydrocarbures émergents (gaz de GTA), contribuant à plus de 30% du PIB et 80% des exportations, au détriment d'une diversification industrielle.
 Cette mono-dépendance expose le pays aux chocs des prix mondiaux et aux effets climatiques sur l'agriculture (sécheresses récurrentes).
Les IDE se concentrent sur l'extractif, négligeant l'industrie transformative comme la pêche ou l'élevage, pourtant sources de 20% des opportunités d'emploi.
 
Mon analyse et avis Personnel : Vers une Industrialisation Résiliente.
 
Ces barrières ne sont pas insurmontables, mais exigent une rupture stratégique. Personnellement, je considère le déficit énergétique comme le pivot : investir massivement dans le solaire et l'hydrogène vert (potentiel de 10 GW) pourrait non seulement résoudre l'alimentation industrielle, mais créer un secteur exportateur compétitif, à l'image du Maroc ou de la Namibie.
 
 Prioriser des zones économiques spéciales (ZES) interconnectées, avec exonérations fiscales ciblées et partenariats public-privé (comme avec la Chine ou l'UA), permettrait d'attirer des ancrages industriels (cimenteries, agro-usines).
 Sur le plan humain, un "pacte national pour la compétence industrielle" – formation duale massive via TVET et universités – est impératif, financé par 1% des royalties minières.
 
Enfin, pour briser la dépendance, imposer une transformation locale minimale des minerais (via incitations) et protéger les industries naissantes 5-10 ans contre les importations dumping.
Sans ces réformes audacieuses, la Mauritanie risque de rester un "exportateur de pauvreté", comme tant de pays riches en ressources.
 
L'opportunité gazière de 2026-2030 est la fenêtre : saisir la pour une industrialisation inclusive, ou la rater pour une stagnation chronique.
Abdoulaziz DEME
Analyste politique et économique
Paris Le 21 décembre 2025
 

23/12/2025