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EDITO COMMUN DE LA PRESSE SENEGALAISE

Mardi 13 Août 2024

MÉDIAS SÉNÉGALAIS,LA MORT PROGRAMMÉE


Lorsqu’au soir de l’élection présidentielle, dimanche 24 mars 2024, au moment où les stations FM, les télévisions et les médias en ligne relayaient les données et chiffres, les résultats qui ont porté Bassirou Diomaye Diakhar Faye au pouvoir, pas un seul citoyen sénégalais, homme politique de l’actuelle équipe à la tête du Sénégal, ne pouvait médire la presse. Journaux, radios, télévisions, sites d’informations, d’un seul élan, ont transmis les résultats rassemblés aux quatre coins du Sénégal.

Combien étaient-ils à traquer les chiffres, bureau de vote par bureau de vote, à la recherche de la bonne information ? Des centaines de journalistes, envoyés sur le terrain par leurs organes de presse pour transmettre en direct les résultats et signaler le moindre dysfonctionnement, servant même souvent d’alerte aux autorités, sans aucune assistance publique ? Combien de millions de personnes étaient-ils, scotchés à leurs téléphones portables ou radios et télés, à s’abreuver de résultats donnés par ces «valeureux journalistes» sur le terrain ? Et combien ont sursauté de joie, à la publication de ces résultats, avant même que les commissions et institutions légalement habilitées ne le fassent ? Combien cela leur a-t-il coûté de savourer un tel «délice» ? Combien cela nous a-t-il coûté ?

Imaginons simplement un instant ce que serait cette élection du 24 mars 2024 et les autres qui l’ont précédées durant ce quart de siècle politiquement très mouvant au Sénégal, sans ce dispositif de relayage de l’information et de veille sur quasiment tout le territoire national ? Imaginons ce qui pourrait se passer dans la tête de certaines forces tapies dans l’ombre, si aucune information ne venait accompagner l’acte citoyen de vote ? La presse, nous a-t-on dit, au lendemain de cette échéance tant redoutée du fait de risques majeurs pour la stabilité de notre pays et des enjeux visibles ou cachés, a fait du bon travail. Vingt quatre ans (24 ans) après la présidentielle de 2000, qui avait consacré le point terminus de 40 ans de régime socialiste, elle a, encore une fois, été au rendez-vous de ce grand moment d’histoire. Good Job ! Un compliment comme un écho dans la nuit !

On aura beau caricaturer, manipuler, falsifier l’histoire, on ne pourra pas dénuer aux médias le rôle capital qu’ils ont joué ces dernières décennies, dans l’affermissement de la démocratie, par l’éveil du citoyen, en lui permettant d’accéder, surtout avec les langues locales, aux outils qui lui ont permis d’affûter sa conscience citoyenne.

Nous avons en vérité connu des moments cruciaux, dans l’histoire de notre jeune démocratie, où le curseur a souvent viré au rouge, mais la presse a toujours répondu présent, relevant les défis avec professionnalisme, sans avoir besoin d’aucun guide, sinon son sens éthique et l’intériorisation de l’éthique professionnelle et de responsabilité, conformément à l’héritage de nos aînés dont la plupart repose en paix, pour l’éternité. Aurions-nous agi autrement que la face de ce pays aurait été changé. Mais comme le dit si bien l’adage peulh, «le lait de la vache trait tous les jours en abondance, finit par ne plus avoir de saveur». Les Sénégalais que nous sommes, habitués à voir la presse assurer durant ces grands rendez-vous d’histoire, en oublient le rôle majeur que les médias jouent dans la stabilisation des institutions de la République et surtout la sauvegarde de l’État de Droit. Si un des pères fondateurs de la Nation américaine a pu dire qu’il préférait un État sans gouvernement plutôt que sans presse, c’est parce qu’il sait que celle-ci est un des piliers de la démocratie.

Depuis bientôt trois mois, la presse sénégalaise vit une des phases les plus sombres de son histoire. Une campagne de diabolisation a été actionnée pour présenter les médias, ainsi que ceux qui les animent, comme des citoyens irrespectueux des lois, ne s’acquittant d’aucune de leurs obligations, surtout fiscales. Parallèlement, une campagne est menée pour mettre à mal les éditeurs de presse avec leurs confrères, en créant un fossé entre ceux qu’on appelle «patrons de presse» et leurs collaborateurs.

La presse sénégalaise ne saurait accepter cette entreprise de dénigrement orchestrée à dessein pour la décrédibiliser. Nous sommes aguerris pour avoir expérimenté les méthodes des pouvoirs précédents pour comprendre ce qui se trame. Il s’agit de noircir le décor et procéder ensuite à une sélection artificielle et une liquidation des entreprises de presse privée, en fonction de ses intérêts politiques immédiats. L’objectif visé n’est autre que le contrôle de l’information et la domestication des acteurs des médias. C’est tout simplement la liberté de presse qui est menacée au Sénégal.

Face à cette situation (blocage des comptes bancaires, production d’état exécutoire de saisie de matériels de production, rupture unilatérale et illégale des contrats publicitaires, gel des paiements, mise en demeure, refus de concertation), nous organisons une JOURNÉE SANS PRESSE, ce mardi 13 août 2024, pour sensibiliser l’opinion nationale et internationale.

Les régimes passent, la presse demeure !

Le Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de la Presse du Sénégal (CDEPS), Dakar 11 août 2024.

 






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Voici les cinq défis majeurs de la Mauritanie (DPG PM)

Le premier Ministre, Moctar ould Diaye, a décliné les cinq (5) défis majeurs aux quels fait face la Mauritanie, à l’occasion de la présentation de sa Déclaration de Politique Générale (DPG), mercredi, conformément à l’article 42 de la constitution.

Ces enjeux concernent « le degré d’ancrage de l’état, des institutions et de la gouvernance. La faiblesse structurelle de l’économie. La déperdition des ressources humaines. La consolidation de l’unité et de la cohésion sociale. La sécurité dans un environnement géopolitique en crise » a indiqué le premier Ministre.
Ainsi, pour le gouvernement,  relever le premier  défi consiste à combattre « la propension à s’approprier  indument  des fonds publics et la désinvolture à l’endroit des institutions, des infrastructures et de tout ce qui a un caractère public. A cela s’ajoute la faiblesse de notre gouvernance locale, qui devrait pourtant être un meilleur instrument pour un développement équilibré dans un pays aussi vaste que le notre » selon le document de la DPG.
Le second  défi de la Mauritanie est lié à la situation  d’une économie caractérisée par « une faiblesse structurelle, avec le parcours d’une croissance qui n’a jamais atteint un  niveau permettant un réel décollage économique.  Cela est dû aux insuffisances dans la diversification des sources de croissance, à  la faiblesse des infrastructures de soutien, au  déficit criant dans la mise en valeur des secteurs ou nous avons un avantage comparatif, ainsi que les insuffisances évidentes dans l’exploitation efficace des opportunités offertes par nos potentialités, la faiblesse structurelle de notre secteur privé dans son ensemble et la taille réduite de notre marché intérieur ».
Le troisième  défi évoqué à l’occasion du Grand Oral  de Moctar ould Diaye porte sur les ressources humaines qui souffrent de « la prédominance de mentalités et de comportements contraires à la culture du travail, à la valorisation des métiers dans leur diversité, à la reconnaissance de l’honneur attaché au travail et aux travailleurs. Ces mentalités affaiblissent les volontés, délitent la force de l’engagement, inhibent les énergies et  les capacités créatives ».
Le quatrième défi est celui de la consolidation de l’unité et de la cohésion sociale « pour un peuple uni par une même foi intégrative, une histoire partagée, un devenir commun et un avenir prometteur. Cependant, les mentalités rétrogrades, les stéréotypes erronés et les stratifications sociales sans fondement réels, continuent à fragiliser cette cohésion sociale.
Ces résidus néfastes du passé se nourrissent de l’exacerbation du sectarisme et du tribalisme, des inégalités économiques flagrantes et de la précarité qui les accompagne. Ils sont également alimentés par la répartition inéquitable des richesses et des opportunités, affectant  souvent les couches sociales historiquement victimes  d’injustice et de marginalisation.
Eliminer ces défis  est une priorité absolue».
Le cinquième défi  pour la Mauritanie est sécuritaire et géopolitique. Une réalité imputable « à l’interconnexion entre les différents pays du fait de la mondialisation, la force par laquelle elle ci  s’impose aux uns  et aux autres, avec des défis internationaux et régionaux à la clef.
Les effets dévastateurs de la violence, du terrorisme et des guerres qui sévissent au niveau international, ont fortement impacté notre continent, en particulier la région du Sahel, qui a connu une forte propagation de l’extrémisme, de la violence, œuvre de groupes terroristes, compromettant les fondements de la sécurité et de la stabilité.
Bien que nous ayons pu préserver notre sécurité et notre stabilité dans cet environnement  très perturbé, par la grâce d’Allah, l’efficacité de notre stratégie sécuritaire intégrée et multidimensionnelle, et la vigilance de nos vaillantes forcées armées et de sécurité, cela reste un défi permanent, car le danger demeure ».
 




Amadou Seck Seck
06/09/2024