Menu

C’était un 10 avril 1991. 50 mauritaniens bravaient le régime d’exception pour dénoncer et réclamer.

Mercredi 10 Avril 2024

Lettre ouverte à son Excellence Monsieur le Président du Comité Militaire de Salut National, Chef de l’Etat
Monsieur le Président,


C’était un 10 avril 1991. 50 mauritaniens bravaient le régime d’exception pour dénoncer et réclamer.
L'annonce de la remise gracieuse des peines au profit des détenus pour atteinte à la sûreté de l'Etat avait fait naître en nous l'espoir de voir enfin s'instaurer un climat de détente, de concorde nationale et de paix civile. Le même espoir nous avait du reste gagné, quand la proclamation fut faite, dès le lendemain du 12 décembre 1984, de restaurer un Etat de Droit et de mettre en œuvre un processus démocratique réel.
Mais ces espoirs ont été trahis par la mise en pratique d'une politique de répression, avec la systématisation de la torture, dont nombre de nos citoyens furent, sans distinction, les victimes. Nos espoirs sont aussi et surtout trahis par de multiples témoignages révélant, dans toute son horreur, l'ampleur de la répression dont furent frappés civils et militaires négro-africains, durant les derniers mois de 1990. Les traitements inhumains et dégradants infligés à la plupart d'entre eux, plusieurs centaines d'exécutions extrajudiciaires, les inqualifiables atrocités traduites en particulier par des mutilations, et les nombreuses disparitions, tout cela a suscité en nous stupeur et consternation.
De telles atteintes aux droits de l'homme et du citoyen sont de nature à conforter un climat de suspicion, de défiance et de tension permanente préjudiciable à la cohésion et à la stabilité de notre pays. Elles sont aussi de nature à porter un rude coup aux nobles valeurs de l'Islam, par excellence, religion de tolérance, de fraternité et de respect de l'être humain. C'est pour ces raisons qu'elles constituent un précédent dangereux et unique dans l'Histoire de notre pays.
La gravité de la situation trouble la conscience de chacun et met les Mauritaniens attachés à l'unité et à l'indépendance de leur Patrie devant leurs responsabilités.
Monsieur le Président,
Ces douloureux et regrettables événements nous semblent être la suite logique d'une politique de répression qui, de par son aveuglement, ne fait aucune distinction entre le coupable et l'innocent. Ils sont encore la conséquence de l'absence de libertés démocratiques.
C'est conscients des fâcheuses retombées de cette situation et mus par les seuls intérêts de la Nation que nous, signataires de la présente lettre, tenons à affirmer notre réprobation des actes terrifiants décrits plus haut et en appelons à vous pour que justice soit faite et que des garanties de sécurité absolue soient assurées à tous les citoyens.
C'est pour ces motifs que nous nous sentons en devoir de vous demander :
- La constitution d'une commission d'enquête indépendante pour faire toute la lumière sur les crimes et forfaits qui ont été commis, afin d'en déterminer les responsabilités à quelque niveau qu'elles se situent et de prendre les sanctions appropriées ;
- La prise de mesures urgentes pour créer toutes les conditions garantissant l'avènement véritable d'un Etat de Droit. Pour ce faire, il nous semble primordial d'organiser un débat libre et large devant conduire à la mise en place d'institutions démocratiques. C'est à notre avis le moyen le plus sûr pour conjurer les périls internes et externes qui nous guettent.
La liberté d'opinion, d'expression et d'association, ainsi visée, représente le meilleur rempart contre toutes les atteintes à l'unité nationale et contre la délectation, si funeste, constatée dans le crime.
En tout état de cause, nous nous efforcerons, pour ce qui nous concerne, d'œuvrer, aux côtés de toutes les bonnes volontés, à la réhabilitation et à la consolidation de l'Unité de notre Peuple ainsi qu'à la pérennité d'une Mauritanie fidèle à sa vocation millénaire de Terre de rencontre des Hommes, de Symbiose de civilisations et de cultures diverses mais mutuellement enrichissantes, de point de jonction entre deux MONDES que tout rapproche l'un à l'autre.
Nous vous prions d'agréer, Monsieur le Président, l'expression de nos sentiments patriotiques.
Nouakchott, le 10 avril 1991.
Signataires
1. Mohamed Aly Cherif, ancien secrétaire général de la Présidence de la République
2. Ghali Ould Abdel Hamid, Président le Ligue Mauritanienne des Droits de l’Homme
3. Messaoud Ould Boulkheir, Ancien ministre ;
4. Daffa Bakary ; Ancien ministre ;
5. Me Diabira Maroufa, Ancien ministre
6. Abdel Weddoud Ould Cheikh, Professeur d’Université ;
7. Me Diallo Yacoub, Ancien Bâtonnier ;
8. Sid’Ahmed Ould Habott, Président de l’Ordre des Experts Comptables, maire de F’Deirik ;
9. Dr. Dia Alhousseinou, Psychiatre, ancien président de l’Ordre des Médecins ;
10. Dr. Yéro Gandéga, Pédiatre ;
11. Me Mohameden Ould Ichiddou, Avocat ;
12. Me Ahmed Ould Cheikh Sidiya, Avocat ;
13. Diagana Ousmane Moussa, Professeur d’Université ;
14. Mohamed Cissé, Inspecteur de l’Enseignement à la retraite ;
15. Sy Mamadou, Ancien Gouverneur,
16. Boubacar Messaoud, Architecte ;
17. Cheikh Saad Bouh Kamara, Professeur d’Université ;
18. N’Gaidé Ibrahima, Ingénieur ;
19. Me Brahim Ould Ebetty, Avocat ;
20. Me Abdallahi Ould Bah, Avocat ;
21. Me Mine Ould Abdoullah, Avocat ;
22. Me Ly Saidou, Avocat ;
23. Béchir Ould Hacen, Cadre de société ;
24. Traoré Ladji, Economiste ;
25. Khallihneh Ould Mohamed Mokhtar, Journaliste ;
26. Mohamed Salem Ould Merzoug, Professeur d’Université ;
27. Abderrahmane Ould Yessa, Cadre ;
28. Mohamed Mahmoud Ould Moud, Inspecteur d’Enseignement ;
29. Me Diabira Boubacar, Avocat ;
30. Dr Mohamdi Ould Ahmed Khalifa, Medecin ;
31. Dr Sy Zein El Abidine, Medecin ;
32. Dr Mohamed Aly Ould Bouna Mokhtar, Medecin ;
33. Me Ishagh Ould Ahmed Miské, Avocat ;
34. Mohamed Ainina Ould Ahmel Hadi, Instituteur ;
35. Me Hassen Ould El Mokhtar, Avocat ;
36. Boubacar Ould Mohamed, Professeur ;
37. Me Ba Mohamed Bechir, Avocat ;
38. Me Abdallahi Ould Moussa, Avocat ;
39. Correra Issagha, Professeur ;
40. Idoumou Ould Cheikh, Instituteur ;
41. Me Diabira Boubou, Avocat ;
42. Abdoul Aziz Niang, Ingénieur statisticien ;
43. Moustapha Ould Barar, Professeur ;
44. Sy Mamoudou, Journaliste ;
45. Ahmed Salem Ould Mokhtar, Traducteur ;
46. Wane Birane, Professeur Université ;
47. Assane Guaye, Professeur ;
48. Kane Moustapha, Ingénieur ;
49. Ahmed Salem Ould Bouna Mokhtar, Armateur ;
50. Mohamdy Ould Sidaty, Professeur


                                          par :
Birane Hamath Wane







AG de la FFRIM et mutation en congrès

12/06/2025

La FFRIM nomme M. Aritz López Garai à la tête de la sélection nationale “A” de Mauritanie (Communiqué)

17/01/2025

Litige financier avec le PSG : Mbappé passe à la vitesse supérieure

21/08/2024

Angleterre: Phil Foden élu "Joueur de l'année" par ses pairs

21/08/2024

À l’origine d’une campagne chauvine…

11/06/2024

Mondial 2030 : La finale se jouera au Maroc ou en Espagne

20/03/2024

RD Congo/Mauritanie: 2-0

16/11/2023

Ballon d'Or 2023 : Et de huit pour Lionel Messi

31/10/2023

Ballon d'Or : Emiliano Martinez remporte le Trophée Yachine 2023 du meilleur gardien

31/10/2023

Ballon d'Or 2023 : Jude Bellingham remporte le Trophée Kopa

31/10/2023

Flux RSS



Inscription à la newsletter

Investi président de la BAD : défis et enjeux pour Sidi ould Tah

Elu président de la Banque Africaine de Développement (BAD), au troisième tour de scrutin, avec 76,18% des voix fin mai, l’économiste mauritanien, Sidi ould Tah, a été investi dans ses nouvelles fonctions ce lundi 01 septembre, au cours d’une cérémonie solennelle organisée dans le plus grand réceptif hôtelier de la capitale économique ivoirienne.

Un événement qui s’est déroulé en présence de plusieurs chefs d’états africains parmi lesquels Mohamed Cheikh El Ghazouani , tout le gotha de la finance, des affaires du continent et du monde.
Aussitôt investi, le nouveau patron de la BAD a proclamé sa détermination à agir en faveur « de la construction d’une Afrique robuste et prospère » malgré un contexte marqué par de nombreux défis, qui indiquent clairement les enjeux aux quels doit faire face la Banque Africaine de Développement (BAD) au cours des 5 prochaines années.
Le nouveau président de l’institution financière panafricaine « prend l’engagement de travailler dans un esprit de concertation et de collégialité, afin de poursuivre la mission qui nous unit : bâtir une Afrique robuste et prospère ».
 

Défection américaine et poids de la dette

Sur le » front »  depuis plusieurs années, entre responsabilités gouvernementales et direction de la Banque Arabe pour le Développement Economique  de l’Afrique (BADEA), le nouveau super banquier africain,  est parfaitement conscient des défis et enjeux « réduction de l’aide internationale au développement, poids de la dette et impact négatif du changement climatique ».
En effet, Sidi ould Tah prend les commandes BAD, dans un contexte compliqué  de retrait des ressources américaines du Fonds Africain de Développement (FAD), le guichet concessionnel de l’institution financière panafricaine.
 Un gap de 427 millions de dollars, qui renvoie au redoutable défi des financements alternatifs.
Un enjeu capital restitué à travers ce passage du discours du nouveau président de la BAD « l’Afrique nous regarde, la jeunesse nous attend, le temps est à l’action».
Ainsi,  au cours de ce mandat de 5 ans, la BAD doit faire face au problème de la recapitalisation, sous la poussée vertigineuse des demandes de financements, dans un contexte de baisse de l’aide publique.
La question vitale de la transformation de l’institution, pour plus d’efficacité et une adaptation aux besoins  des pays africains.
Le financement du développement à travers une plus grande mobilisation des ressources. Un défi qui établit une jonction parfaite avec la nécessité de recapitalisation.
Plus d’indépendance stratégique et soutien au secteur privé, véritable moteur de la croissance et de l’emploi, figurent également au rang des défis de la nouvelle administration de la Banque Africaine de Développement(BAD).
Sidi ould Tah est un économiste  mauritanien, natif de la région du Trarza (Sud/Ouest), âgé de 61 ans. Formé à l’université de Nouakchott et en France, il a été ministre de l’économie et Directeur Général de la Banque Arabe pour le Développement Economique  de l’Afrique (BADEA), pendant une décennie.
Fondée en 1964, la BAD, l’une des grandes banques multilatérales de développement,  compte 81 pays membres, dont 54 africains.
Le capital de l’institution est passé de 93 à 318 milliards de dollars sous la présidence du Nigérian AkiwumiAdesina, avec une notation  AAA.
Les ressources de la BAD, qui finance de nombreuses infrastructures sur le continent,  proviennent des  états membres, des emprunts effectués  sur les marchés internationaux, des remboursements et revenus des prêts.
 

Amadou Seck Seck
01/09/2025