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La Mauritanie nous montre que l’enlisement du Sahel n’a rien d’inéluctable (Par Me Jemal Taleb) Afrique Midi

Samedi 27 Juillet 2024

Pour l’avocat Jemal Taleb, la réélection de président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouan est une opportunité pour la France. Selon lui, les entreprises françaises ont aujourd’hui tout intérêt à s’implanter dans ce pays, le plus sûr de la région.


Source Afrique Midi

Dans une région sahélienne  où le sentiment antifrançais semble se répandre comme une traînée de poudre et où des haines multiples fleurissent sur le terreau d’une jeunesse frappée par la précarité, chaque nouvelle positive est bonne à prendre. La Mauritanie nous en apporte plusieurs, en réussissant à mener une politique d’équilibre diplomatique, y compris avec les pays occidentaux, et en étant le pays le plus sûr du Sahel.
Comment un État africain, où les coups d’État se succédaient dans les années 2000, où les attentats étaient fréquents, et où les cellules terroristes paraissaient s’implanter durablement, est devenu le pays le plus sûr du Sahel ? Comment La Mauritanie, avec ses cinq millions d’habitants, est parvenue à sécuriser sa frontière malienne  longue de deux mille kilomètres ?
Une partie de la réponse est donnée par la réélection, le 29 juin dernier, du grand artisan de la politique de stabilisation mauritanienne, Mohamed El Ghazouani. De fait, aux frontières des mondes arabo-berbère et subsaharien, la Mauritanie constitue aujourd’hui une oasis de stabilité dans une région en proie au chaos politique et à la violence. Elle montre que l’enlisement au Sahel n’est pas inéluctable.
Chef d’état-major puis ministre de la Défense dans les années 2010, son destin est placé sous le signe de Mars, qui trouve notamment à s’illustrer dans la lutte contre al-Qaida. Le pays n’a pas connu d’attentat sur son sol depuis treize ans – alors qu’ils se multiplient au Mali voisin et ailleurs au Sahel. Cette «victoire des dunes», selon l’expression du colonel Charles Michel, attaché de défense près de l’ambassade de France à Nouakchott, a fait de la Mauritanie un pilier de l’architecture sécuritaire de la région.
Le Sahel est, à bien des égards, connecté à la France, et le destin de ces deux régions est étroitement lié déclare Jemal Taleb
Il s’est imposé comme un homme d’État diplomate, et modéré, des qualités reconnues dans les chancelleries africaines, arabes et occidentales qui n’hésitent pas à lui demander de faire des médiations. Dans un contexte régional troublé, la Mauritanie a tenu à sauvegarder sa neutralité lors des récents chamboulements politiques de la sous-région. Elle a refusé de trancher entre soutien aux putschistes et alignement sur l’attitude de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). La centralité de cette partition diplomatique au milieu d’un orchestre sahélien désaccordé fait de Nouakchott une exception dans la région. Cette image de modération et de centralité a valu au président mauritanien d’être élu à la tête de l’Union africaine  le 12 février dernier.
Dans une région où nombreux sont ceux qui suivent des leaders démagogues anti-occidentaux, comme les enfants de Hamelin suivaient le joueur de flûte, la Mauritanie ne cède pas à ces vents mauvais. La modération mauritanienne rencontre donc un écho favorable  dans la Vieille Europe et notamment en France, où on apprécie ce partenaire économique et sécuritaire fiable, qui sait tutoyer ses interlocuteurs diplomatiques européens sans complexe ni rancœur. Elle abritait le Collège de Défense du G5 Sahel (CDG5S), qui formait des cadres militaires de haut niveau aux problématiques de défense et de sécurité au Sahel. Le G5 Sahel est aujourd’hui en berne avec le retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger qui ont connu un putsch, mais Nouakchott maintient cet engagement fort en faveur de la coopération militaire sous une forme renouvelée.
Dans la sous-région, la France se fait de plus en plus discrète, tant le ressentiment à son égard croît. Pour autant, et c’est une singularité, la Mauritanie n’y est pas confrontée. Au contraire, la France est même encore populaire. De ce fait, la très faible présence des entreprises françaises est une anomalie. Il est grand temps de changer les choses, à l’heure où le gisement de Grand Tortue Ahmeyim va faire du pays un exportateur GNL d’ici à quelques mois. D’un côté, la Mauritanie devient un partenaire stratégique à l’heure où l’Europe cherche à diversifier son approvisionnement énergétique. D’un autre, son exploitation, qui commencerait dans les prochains mois, devrait selon le FMI faire tripler le PIB mauritanien dès 2025, de quoi faire saliver les investisseurs.
La Mauritanie a longtemps fait rêver des aventuriers français comme Xavier Coppolani ou Odette du Puigaudeau, dont les destins hors normes mériteraient d’être contés dans les écoles. Le Sahel est, à bien des égards, connecté à la France, et le destin de ces deux régions est étroitement lié. Hydrogène, terres rares, et minéraux : les occasions seront nombreuses dans d’autres secteurs. La France, un partenaire apprécié sur place, doit prendre le train en marche, alors que ses concurrents économiques se positionnent déjà.


Par Me Jamel Taleb







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Voici les enjeux pour une Mauritanie " future émirat saharien".

La vague de reconduite aux frontières de plusieurs milliers de ressortissants originaires d'Afrique subsaharienne à l'origine d un débat passionné.
Une question entre la dimension identitaire l enjeu économique.

La Mauritanie a une superficie de 1.030.700 Km2 soit près de 5 fois le Sénégal.
Mais sa population est 4.244.878 habitants soit 4 fois  moins que celle du Sénégal.

La Mauritanie possède sa monnaie nationale dénommée Ouguiya , monnaie adossée sur des ressources que sont :
- le Fer exploité par la SNIM ( Société Nationale Industrielle et minière) ,
- les produits halieutiques provenant de l’océan atlantique ( le pays ayant 800 km de côte allant de Ndiago jusqu’à Nouadhibou ),
- et le Gaz provenant du gisement dit GTA , exploité conjointement avec le voisin sénégalais .

La liste des ressources du pays citées n’est pas exhaustive .

Ce pays , grand par sa taille et par ses ressources connues pourrait accéder à l’émergence et en cela devenir un Émirat Saharien.



De notre point de vue , le chemin pour accéder à cette émergence passe par la production endogène des besoins essentiels du pays autrement dit par l’industrialisation du pays .

Mais problème, comment rentabiliser les investissements exorbitants inhérents à un appareil industriel , dans un pays où la population de consommateurs est d’environ 4000.000 d’habitants ?
 
C’est dire qu’une des conditions de l’émergence est l’existence d’un seuil suffisant de consommateurs.

Sous ce rapport, la présence d’une immigration étrangère est en phase avec l’intérêt économique du pays.
Non seulement, les migrants seront des consommateurs de biens et services mais également pourraient devenir des exportateurs vers leurs pays d’origine de biens produits en Mauritanie.

Tel ne semble pas être la vision du gouvernement mauritanien dans la mesure où, il a choisi de renvoyer
hors de ses frontières nationales les migrants étrangers.
Et pourtant, cette présence étrangère outre sa dimension contributive à l’émergence du pays d’accueil est aussi une reconnaissance de la stabilité du pays et de son rayonnement.
Car, personne ne migre pas vers un pays qui ne suscite pas de l’espoir .

Le deuxième axe de la stratégie d’émergence que la Mauritanie doit explorer, est l’économie verte .

La Mauritanie étant située en plein désert du Sahara est idéalement placée pour produire de l’énergie verte à savoir de l’énergie solaire.
Elle pourrait vendre sa production énergétique à l’Europe et engranger beaucoup de devises de ce commerce.

Par ailleurs, tout le monde sait que le réchauffement climatique frappe la planète entière.

Parmi les conséquences de ce réchauffement, il y a l’érosion des sols qui a pour effet de réduire les surfaces cultivables et le tapis herbacé .

Autre conséquence du réchauffement climatique , c’est la montée des eaux des océans avec le risque d’envahissement par l’atlantique des villes côtières situées sur des bas reliefs comme Nouakchott, la région sénégalaise du Cap vert , Saint-Louis, Mbour , Banjul et bien d’autres en Afrique et dans le monde

Il y a donc urgence à lutter contre ce réchauffement climatique en reboisant le sahara ; un travail qui nécessite beaucoup de bras .
Les historiens nous apprennent que le Sahara a été une terre verdoyante où se pratiquaient l’agriculture et l’élevage.
Il est toujours possible grâce à une politique environnementale adéquate de reboiser le Sahara à l’instar d’une forêt équatoriale.
Ainsi , le Sahara pourrait sauver la planète contre la détérioration de la couche d’ozone.
Grâce à un tel reboisement, la Mauritanie pourrait également vendre du carbone aux pays pollueurs.

En substance, toutes les activités pouvant mener vers l’émergence supposent des bras pour les réaliser.
Sous ce rapport, la Mauritanie a un besoin vital de migrants.

À supposer que dans la perspective du renforcement de l’ancrage du pays vers le monde arabo-maghrébin , la Mauritanie ouvre ses frontières aux migrants issus de ces pays , grâce à leur rapide intégration, à une natalité élevée et au soutien de leurs États d’origine, ils pourraient s’imposer politiquement.
En pareil hypothèse, quels seront leurs rapports avec les populations de l’Etat d’accueil ?

En définitive, il serait souhaitable que le débat public en Mauritanie prenne une tonalité plus économique qu’identitaire ou idéologique .

Dans cette perspective, les préoccupations des uns et des autres seront plus rationnelles et l’avenir du pays lisible.

En tant que panafricaniste , j’ai souhaité apporter une toute modeste contribution à l’éclairage des enjeux du futur.
Contribution d’un ami de la Mauritanie: Me Amadou Aly Kane

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